Fanchon-la-parité
désespère chaque fois que certain-E-s expriment une évidente ignorance de
l'histoire des femmes, qui semble décidément ne pas appartenir à notre
Histoire, celle de l'Humanité, celle du Peuple.
On
dirait que tout est plus important que ces pas en avant, toujours insuffisants,
qui nous mènent sur la route de la patience : attendez, c'est pour bientôt !
mañana….
Tantôt
il faut se réjouir d'un progrès miraculeux (genre : un candidat, une
suppléante), tantôt on reproche aux féministes leurs faibles résultats.
De
sorte que celles qui ont conquis la parité "réelle" mais toujours à
réaliser, se font reprocher d'avoir été des nulles… On ne dit pas que sont nuls TOUS CEUX qui l'ont refusée, qui
ont freiné des quatre fers, qui continuent de bloquer ; non, les nulles sont
celles d'avant.
Qui
? lesquelles ? on ne le sait même pas : où sont leurs noms ?
On
en découvrira quelques-unes ce lundi grâce à un colloque. Pour ses 20 ans
d'existence, le réseau Elles aussi va
réveiller un peu nos mémoires. Autrement, inutile d'aller chercher les archives
des médias. On n'y trouvera sans doute que Gisèle Halimi (quand même !) et bien
sûr Élisabeth Guigou, Roselyne Bachelot qui ont porté le drapeau de la parité ;
mais la presse mettait plus souvent en avant celles qui sont montées au créneau
pour s'y opposer, stars dont on écoutait les seuls arguments - au nom de
l'universalisme. (Inutile
de les citer à nouveau ici !) Comme s'il n'y avait d'universalisme sans réalité sexuée !
Seule
l'Américaine Joan W. Scott (enfin bientôt traduite), a raconté ce combat
français : (Parité
! L'universel et la différence des sexes.
Albin Michel, 2005). Et elle cite Elles
aussi qui a su rassembler les féministes. En 1992, plusieurs associations
se sont créées pour la parité ; mais on a vu aussi de grandes associations – qui
travaillaient depuis longtemps déjà sur l'égalité politique femme-homme –
choisir de joindre leurs travaux, pour une plus grande force, pour être mieux
entendues, pour mieux lutter ensemble.
Il
faut bien convenir que la hardiesse de celles qui ont fait ce choix intelligent
ne pouvait intéresser les médias : une association = une Présidente ! (à
supposer que les médias s'intéressent au monde associatif…). Alors qu'un
regroupement signifie pour eux l'anonymat : des femmes qui n'ont pas choisi de
se mettre en vedettes !
Eh
bien, pour savoir leurs noms, pour les rencontrer – quand elles sont encore là
– il suffit d'aller au colloque d'Elles
aussi ce 19 novembre. Le nombre de places étant très limité, il ne sera pas
accessible au plus grand nombre ; mais ses échos permettront de se remémorer
les arguments de fond pour parité, et ceux qui doivent encore nous faire
avancer.
Car
Elles
aussi a fait avancer la parité jusqu'en 2000, et a continué le regroupement
et l'action ensemble. Et l'Histoire doit continuer : en avant la parité !
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