Le Monde devient-il fou ?

(pour garder le sourire ! avec ce qui suit...)

Le numéro du Monde daté mardi 17 avril laisse pantoise !

D'abord, une chronique de L. Greilsamer dénonce l'"ultime pelletée de terre sur le cadavre du féminisme" (ah bon ? il est mort le féminisme ?) symbolisant les attaques-préjugés contre Ségolène Royal, tout au long de la campagne. On se dit qu'enfin un journaliste s'en est aperçu.
Pas trop vite ! ça n'était qu'un prétexte pour dénoncer, dans la foulée, l'acharnement contre Sarkozy.
Sauf que NS s'est lui même acharné à lancer des provocations tous azimuts : les retours de manivelle n'étaient pas dus à des préjugés sexistes...

Mais ça n'était qu'un hors-d'œvre ! une mise en bouche avant la page 19 : pleine page titrée "Ségolène Royal, Apôtre d'une nation de victimes" (sic). C'est juste le regard d'un journaliste américain sur notre campagne présidentielle. Vue de Sirius, bien, pourquoi pas ? on a bien besoin d'objectivité ! Raté...
Selon Le Monde, l'éditorialiste invité "juge que la candidate socialiste ne peut guère faire mieux que de demander aux Français de s'en remettre à son instinct." Quel instinct ? Ségolène marche à l'instinct ?

Juste des expressions cueillies dans la page :
Jeanne d'Arc, déesse guidée par le destin, accès divin au sentier lumineux de l'avenir, amateurisme. Son problème, c'est la politique. Ségolène n'y est pas vraiment à l'aise. Elle n'a pas le don de rendre compréhensibles les questions difficiles. Sa mystique a perdu son éclat.

Et puis, une bien bonne : il aurait fallu que son projet tienne "en 100 mots au dos d'une carte de visite."

Et le "quotidien du soir", référence française s'il en est, a trouvé normal de publier tout cela. Est-ce lui aussi qui a informé son collègue de l'International Herald Tribune avant de lui demander ses commentaires ? Lui reste-t-il un peu de moquette que J.V. n'aurait pas complètement fumé ?

Car la fumette a dû tourner. Le journal à peine sorti, une lettre électronique permet aux abonnés d'en savoir plus. Il paraît maintenant que :

La campagne intrigue les "spin doctor" US
Ségolène Royal n'aurait pas dû poser en bikini. Le conseil émane de Barbara Comstock, qui contribua à l'élection de George Bush à la Maison Blanche.
Bon conseil ! tout le monde se rappelle que Ségolène avait "posé" en bikini... (On va lui tricoter des burnous pour ses bains de l'été prochain. Et certains s'étonnent que les politiques essaient de se garder une vie privée.)

Et si toutes les femmes se désabonnaient du Monde, pour s'être senties insultées (31,80 € prélevés par mois) ? Après tout, Alain Minc avait bien écrit un pamphlet contre (entre autres) les féministes.
Non, attendons le prochain regard américain : ce sera le tour de Sarkozy. À la hauteur où est la barre, on ne va pas s'ennuyer !

Et ça continue : un nouveau message électronique ! Il paraît qu'un électeur de gauche se demande pour qui voter, puisque "Mme Royal paraît totalement incompétente et perdue dans un monde qu'elle est en train de découvrir."

Diffusion de fausses nouvelles, diffamation, injures sexistes, ça existe dans la presse écrite, faute de CSA ? Et c'est Le Monde ! à qui se fier ?