où vais-je ? en quel État j'erre ?

Égarement total. Où est la boussole ? Il paraît que c'est une campagne ficelée d'avance : c'est Sarkozy qui va gagner.
Pourquoi ? les sondages. Sa compétence.

Il est compétent en tout :
- en génétique : il "incline à penser", mais il n'a "pas dit exactement", car il a le gène hasardeux et combatif.
- en citations utilitaires : "Lévi-Strauss, le plus grand anthropologue français, a dit que «l'identité n'est pas une pathologie»."
- en science politique : "Ségolène est plus à droite que Jospin, je suis plus à droite que Chirac, Bayrou est plus à droite que Lecanuet. Finalement, celui qui est moins à droite qu'avant, c'est Le Pen !" (au fait, pourquoi se permet-il de l'appeler "Ségolène" ?)
- en parité : "Je veux que les femmes aient réellement les mêmes chances que les hommes" . Donc je perds pour l'UMP des tas d'euros pour qu'elles ne soient pas candidates aux législatives : déjà plus de 30 millions depuis 2002, et ça va continuer de 2007 à 2012...
- en médecine : "Nous sommes six millions de migraineux. C'est totalement héréditaire. Ma mère était migraineuse, mes fils sont migraineux. C'est un patrimoine génétique." La migraine serait-elle une nouvelle communauté qui transcende la gauche et la droite, ou un handicap à l'exercice serein du pouvoir présidentiel ?
- en franchise : les patients ne seront remboursés qu'au delà d'un certain plafond, bien flottant, et là, surprise :
- en plagiat : dans son chapitre "De grandes politiques de solidarité, fraternelles et responsables", on trouve la phrase "un euro dépensé doit être un euro utile". Il a trouvé ça tout seul ?! fraternel et responsable, va ! Il pourrait écrire : merci, Madame Ségolène...

...mais notre candidate en fait un autre usage, des euros, et c'est cela qu'il faut comparer.

Si au lieu de regarder les sondages, on comparait les programmes ? Le Monde l'a fait un peu dans ses pages "Focus", par thèmes. Ségolène Royal voudrait bien confronter réellement les programmes, mais avec qui ?

La "stricte égalité" nous force à entendre pendant des heures de braves gens qui n'ont pas grand chose à dire, et qui n'ont aucune chance d'être élus : un président trotskiste ou radicalement anti-libéral, ça représente comment la France ? Cela fait juste monter les pourcentages de celui qui a la gueule d'ange, tant mieux pour lui.

Mais le 22 avril, que va-t-il se passer ?