dimanche 29 avril 2007

Trappes et le prix Nobel de la Paix

Plutôt qu'un complément d'une note précédente, ce nouveau chapitre. Il s'agit de Trappes, longtemps mal famée pour ses difficultés sociales, et qui justifie aujourd'hui un long article du Monde.

Ce n'est pas que le chômage ait tant baissé ; les jeunes ont autant de mal qu'ailleurs à trouver emploi et logement. Enfin, ailleurs - on ne parle pas de Neuilly... Mais dans un contexte économique difficile, on voit les résultats d'une politique intelligente. Ici, on ne parle pas de nettoyage sous pression, de répression, mais plutôt d'abord d'éducation, de pédagogie.

Dans ce haut lieu des résultats du 1er tour en Île-de-France, les électeurs de Trappes ont voté à 45,48 % pour Ségolène Royal, jusqu'à 69,9 % dans les quartiers les plus défavorisés. Le maire Guy Malandain, socialiste, ancien député, applique sur le terrain, depuis des années, les idées qu'il avait mises à la base de sa loi sur la ville (LOV, 1991). Trappes-en-Yvelines, longtemps déshéritée, est maintenant une ville en cours de métamorphose : il n'y a plus que 78 % de logements sociaux car ce maire a voulu un urbanisme rééquilibré. Les paysages mêmes y ont changé car - dans le cadre de Saint-Quentin-en-Yvelines - les arbres plantés au début des années 70 déploient maintenant leur verdure au-dessus des rues-promenades. Malgré quelques tentatives pour le déstabiliser, Malandain a tenu bon le cap de la tolérance, quand le tissu social de sa ville ("hybride", dit Le Monde !) aurait pu si souvent lâcher.

Belle phrase : "Les gens d'ici mériteraient le Nobel de la paix". Toutes sortes de gens d'ici, évoqués dans notre journal national : Robert notre camarade, militant de cœur depuis près de 40 ans , si modeste que Fanchon ne trouve pas de photo. Tout aussi actifs et modestes, des centaines de femmes (ô combien efficaces) et d'hommes, les associations. Mais aussi Guy, chevènementiste de toujours, avec ou sans le PS dans les vicissitudes d'un parti, et qui méritera une statue au milieu de sa ville, quand l'autoroute A12 détournera enfin le flux monstrueux qui pollue toute vie urbaine.

On a plaisir à saluer ici tous les éléments d'une vie politique exemplaire. Toute une politique de gauche dont les thèmes sont ceux de la campagne présidentielle : Trappes-en-Yvelines est un symbole de réussite de cette politique dans les quartiers difficiles.

Puisqu'on parle politique, n'oublions pas Safia la "parachutée". Déjà "élue de la parité" en 2001 dans les quartiers populaires d'Auxerre, elle a été envoyée par les jeux d'appareils en 2006, dans cette circonscription où personne ne l'attendait. Militante infatigable, proche de Ségolène Royal, elle chemine de porte en porte avec ses tracts et les militants, qui l'ont aidée à s'intégrer dans l'agglomération. (Fanchon reparlera de Safia Otokoré)
C'est tous ensemble qu'ils veulent la victoire de Ségolène - plutôt qu'un avenir hasardeux après l'élection d'un président "peut être brutal" (dixit Simone Veil).

Plus de 45 % à Trappes (moins de 19 % pour Sarko), 41,67 % à La Verrière : et si nous écoutions l'appel de ces citoyens qui, en affrontant les difficultés quotidiennes, ont compris mieux que d'autres ce que doit être la politique de la France ? Comme dit Delors aujourd'hui, la République du respect et de la fraternité.

La République par la preuve : les preuves sont là !
(Et ça fait du bien de rendre un juste hommage à des gens qu'on estime)

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