"humaniste gourmand" dit le commentaire officiel d'un éminent cuistre avide : c'est dire que nous voyons une page se tourner. Que représente l'humanisme aujourd'hui ? juste un mot pour certains, qui l'étalent sur des tartines - c'est d'ailleurs ce qui caractérise la cuistrerie.
La classe, c'est tout le contraire : à la fois le talent, la finesse, l'élégance, l'humour, la pudeur et la générosité. Elle était incarnée par deux comédiens, fous de théâtre et de cinéma, de spectacle offert au public en cadeau. Tous les deux viennent de tirer leur révérence : Jean-Pierre Cassel le 19 avril (passé inaperçu dans le feu de la campagne), Jean-Claude Brialy aujourd'hui. Nés tous deux dans un intervalle de six mois, s'effaçant tous deux victimes de la même maladie après avoir travaillé jusqu'au bout ; mais ils avaient bien d'autres parentés.
Ils ont travaillé avec les plus grands : Chabrol pour tous les deux, et chacun cachant le travail derrière une sorte de légèreté.
Gene Kelly, Abel Gance, Jean Renoir, Melville, mais aussi Matthieu Kassovitz et Mabrouk El Mechri ; Jean Vilar, Planchon, mais aussi le jazz, la danse, les claquettes, la chanson avec Gainsbourg : c'est tout l'éclectisme de Jean-Pierre Cassel, dont il n'est pas utile de refaire le catalogue. Juste l'évocation d'un souvenir, après le triomphe du jeune acteur dans Le Farceur : au soleil d'Aix-en-Provence en juillet 1962, le couple, d'une beauté lumineuse, qui venait écouter Mozart, Cassel accompagné de Françoise Dorléac, sublime.
Quant à Brialy, Fanchon n'en fera pas le panégyrique ici : les médias sont disponibles cette fois, et ont commencé d'en parler. Diront-ils la gloire internationale et immédiate que lui a apportée Les Cousins (avec notre chère Françoise Vatel) ?
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