lundi 28 mai 2007

prix Nobel 1991

Pierre-Gilles de Gennes, après une vie scientifique bien remplie, s'en est allé. Nous ne l'entendrons plus expliquer en mots simples et magiques les phénomènes physiques qui nous entourent. Merci à lui de ce qu'il nous a donné (y compris les cristaux liquides où se promènent nos yeux). Et espérons que les jeunes qu'il a fascinés sauront reprendre le flambeau qu'il souhaitait leur transmettre. Qu'ils aient la même gourmandise d'apprendre, de découvrir. C'est ainsi que la vie va, et l'important est de laisser un souvenir, d'être utile aux générations qui suivent.

Une autre Nobel, jumelle du prix la même année et pour la paix, voudrait bien s'en aller d'où elle est enfermée. C'est en Birmanie (pardon, au Myanmar) que Mme Aung San Suu Kyi devait retrouver la liberté. Assignée à résidence depuis 2003, elle n'a de contact qu'avec deux personnes dont son médecin. Interdiction de sortir, pas de téléphone : c'est ainsi qu'un pouvoir militaire traite son opposition. Voilà 17 ans qu'elle est vouée à la détention et à la solitude, malgré (ou à cause de) son immense popularité.

L'annonce que l'assignation était prolongée d'un an, a indigné les partisans d'Aung San Suu Kyi, qui ont voulu se rassembler dans une pagode pour prier pour elle. Ils ont dû affronter des manifestants qui soutiennent la junte. C'était dimanche soir.

Pourquoi l"opposition" est-elle ainsi traitée en Birmanie ? Tout simplement parce que le parti qu'a fondé Suu Kyi avait gagné largement les élections en 1990. Adepte de la non violence, cultivée, brillante universitaire, elle a voulu amener la démocratie dans son pays. Ce qui lui vaut d'avoir été séparée de ses enfants, son mari mourant sans qu'elle puisse le revoir. La "communauté internationale" (ONU, etc) ne cesse de la soutenir, mais avec une telle vigueur que les militaires birmans n'en paraissent guère incommodés.

Salut à cette femme de courage.
Image:AungSanSuuKyi1.png

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire