lundi 5 novembre 2007

rien n'est plus immoral...

"une révolution dans les esprits et les comportements" ... "après tant de laisser-aller, dont nous sommes tous coupables" : voilà ce qu'annonce et dénonce le Président de la République, ce matin, en séance solennelle du bicentenaire de la Cour des Comptes.
Immoral et démoralisant : évocation inattendue dans la bouche de Nicolas Sarkozy, à peine rentré du Tchad, et bientôt reparti pour New-York. Considéré comme perpétuel agité, "gling-gling", le voilà lancé dans un engagement pour lequel il est sûr de "recueillir l'unanimité" devant ces magistrats rigoureux, bras armé de cette révolution intellectuelle et morale.
Il est assez judicieux en période de déficit d'invoquer le besoin de réforme. On verra bientôt si les budgets justifient le doute sur leur sincérité ; au moins le président aura-t-il annoncé la couleur, et très solennellement.

À qui s'adresse ce discours ? en direct devant l'écran de Public Sénat, Fanchon se sent accablée de voir qui incarne la compétence, l'originalité, la force de ce corps de magistrats, sous l'hermine et en toges officielles aujourd'hui : rien que des hommes, comme il y a deux cents ans avec Napoléon... (On reverra sans doute des rediffusions de ces images prochainement, pour vérifier.)

Au delà des présents, on sent bien qui est visé : les oreilles doivent tinter chez un retraité récent ! Dans l'immoralité de la pérode précédente, qui dépensa sans compter et sans contrôle "l'argent public, c'est-à-dire l'argent de personne" ?

L'exemple concret habilement donné par Nicolas Sarkozy est tout simplement le budget de l'Élysée : on vient de dénoncer les 140 % d'augmentation du traitement du chef de l'État, en mélangeant un peu le fonctionnement de son siège. On a peu signalé que cette décision était une première : avant lui, Jacques Chirac avait augmenté follement les dépenses. Il a fallu des années au député PS Dosière pour déchiffrer les comptes qui n'étaient écrits lisiblement nulle part.

Et ce n'était que la suite d'une tradition Chirac, puisque déjà à l'hôtel de Ville de Paris, le maire élu de 1977 à 1995 avait obtenu qu'il n'y ait aucun contrôle des budgets de la ville.

Cette époque est finie. Si tout le monde semble l'avoir oubliée, on dirait que le nouveau Président de le République, pour souligner la rupture avec l'ancien, le rappelle aujourd'hui pour mieux régler ... ses comptes.

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