Réglements de comptes à Solférino ? c'est l'écho qui se prolonge du Congrès de lundi à Versailles.
Un des symboles du mitterrandisme de 1981 se fait contester la qualité de socialiste. Bien sûr, ce ne peut être un brevet à vie, et Jack Lang a beau jeu de douter que ses détracteurs aient toujours respecté les décisions du PS. Ouais, mais depuis peu, on fait enfin respecter les décisions, et 17 élus du Puy-de-Dôme (dont un célèbre mitterrandien) en sont réduits à compter leurs anciennes cartes d'adhérent....
On ne sait comment le ridicule tuerait le plus, et il vaudra sans doute mieux tourner la page en attendant les résultats : Djack avait-il raison de défendre le peu que Sarkozy a concédé dans les propositions Balladur qu'il défendait ?
Le groupe socialiste a-t-il eu raison de faire valoir tout ce que Sarkozy leur a refusé pendant le débat parlementaire, pour douter de sa bonne foi réduite aux tractations de couloirs ?
On le saura dès que la "réforme" sera mise en œuvre - sans doute progressivement, avec des étapes qui souligneront que tout cela est un peu le fait du bi-prince.
Entre mandat impératif et cohérence politique d'un parti qu'on ne cesse de vilipender, on verra plus tard où était la raison. Mais il faudrait remarquer que les féministes n'ont pas réclamé à cor et à cri le vote de la "réforme" sous prétexte qu'elle contient une annonce d'égalité professionnelle (on la leur a déjà faite)... Car il vaudrait mieux abolir le cumul des mandats !
Il y en a au moins un qui est content : c'est François Fillon. Apparemment guéri ; tant mieux pour lui. Et très satisfait que la "réforme" soit passée, lui réduisant ses pouvoirs de Premier ministre ; tant pis pour lui ?
Pour avoir un peu d'objectivité, Fanchon est allée visiter nos voisins européens, ce qui est de circonstance.
Lu dans La Libre Belgique :
Les voix de Bernard Accoyer et Jack Lang ont donc été décisives : contrairement à l'usage, le président du Congrès, M. Accoyer a voté, glissant un bulletin "oui". A gauche, la réforme aura bénéficié de l'approbation du PS Jack Lang.
Dans le Corriere della Sera (Italie), l'accent est mis plutôt sur les arguments de J.Lang "vice-président de la commission qui a élaboré la loi" (là, il y a erreur), comme unique dissident socialiste.
El Pais a remarqué le "¡Oh!" qui a résonné dans l'hémicycle à l'annonce du résultat. Et le quotidien espagnol souligne que la voix décisive venait du président de séance Bernard Accoyer qui, contrairement à tous les usages, avait pris part au vote.
The Guardian (Grande-Bretagne) considère plus les points positifs et négatifs de la réforme, au regard de la "monocracy", que les questions de personnes.
Dans La Tribune de Genève (hors UE, mais terrain neutre) :
Il fallait 538 voix de parlementaires pour que ces modifications soient approuvées. Or, il y en a eu 539. Avec ou sans Lang, le projet du président Sarkozy passait tout de même. Mais par son art de se profiler dès que surgit une caméra, le flamboyant ex-ministre de la Culture a participé à la diffusion des thèses sarkozyennes.
Une pause est donc bien nécessaire, et le drapeau blanc de la paix pourra servir de parasol sur les plages (mais cela ne dispensera pas d'écran solaire). Bonnes vacances à tous ces gens fatigués....
Même à Jack qui n'est pas condamné au maquis :
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