fanchon la parité: L'homme du sérail

Parmi les citoyens qui ont assisté en direct à l'élection du candidat UMP à la présidence du Sénat, beaucoup en ont été marqués. Hors la catégorie qui lance son sempiternel "tous pourris", c'est plutôt l'accablement de ceux qui ont enfin compris les mœurs du Sénat, qualifié par Lionel Jospin d'anomalie démocratique. C'était le mot juste, sans boursouflure injurieuse.

Ce vendredi a vu la victoire nette du sénateur-maire de Rambouillet (Yvelines), si représentatif de sa contrée, avec ses rondeurs et son affabilité bonhomme. Sa ville n'est pas toute à droite, et les scores de la gauche depuis la fin de Jacqueline Thome-Patenôtre (alors PRS) ne s'y tiennent pas mal. En 25 ans, une importante population de gens modestes a appris à son maire à s'avoir s'adresser à chacun. Comment se fâcher jamais avec un homme comme ça ? voilà 25 ans qu'on lui donnerait 59 ans (en fait cela fait seulement 15 jours) : il ne change pas.

Et puis il représente les Yvelines, au milieu de la liste qui l'a fait élire - astucieusement pendant qu'il était ministre... de Raffarin. Le retour à son siège était prêt dans la liste dès l'élection de 2004 : il suffisait qu'une femme démissionne. Élue grâce à la parité 3 ans plus tôt, devinez : elle a démissionné en 2007, et notre grand homme a eu sa passerelle entre le gouvernement et la voie qui mène au "plateau" du Sénat.

Deuxième personnage de l'État, probablement dans deux jours.
Merci Adeline GOUSSEAU, bonne UMP qui a mérité le rappel ici de son nom : elle n'aura pas "servi" longtemps et a dû regagner son foyer de retraitée, devoir accompli, quels qu'aient pu être ses mérites.... Elle figure maintenant dans les archives de "la Haute assemblée" comme "ancien sénateur des Yvelines". (Jusqu'au bout, les femmes !)

Le futur 2nd personnage de l'État n'est pas encore dans son fauteuil : il doit être élu par ses pairs (c'était leur Chambre, du temps de Victor Hugo ! oh pardon). L'opération aura lieu mercredi 1er octobre.
Ce jour-là le battu UMP, autre affable mais apparemment plus madré, devra voter pour son adversaire. Vue en direct le vendredi précédente, sa défaite en primaire a semblé douloureuse. Cette fois Jean-Pierre Raffarin saura utiliser ses nombreuses ressources intérieures pour n'en rien laisser voir. Au Sénat, il faut sourire pour être beau.... et d'ailleurs ils sont tous frères.

À cette occasion Fanchon reviendra à son jeu d'août pour donner la solution à la question 5. Ouvrir l'œil sur la séance permettra de trouver de visu : bon sang, mais c'est bien sûre...

Mais il faudra expliquer pourquoi Gérard Larcher est un "homme du sérail" : dans un sérail, au sens de harem, il y a plein de femmes, non ?

Il reste encore assez d'hommes dans cette noble assemblée, pour concourir à la bonne place. Hors primaire UMP, dont il est pourtant membre, Alain Lambert a décidé aussi de présenter sa candidature. Sûrement aussi bonhomme que ses compagnons, il est tout aussi malin. (Rappelons qu'il avait voté contre la parité...) Comme G. Larcher, il a récupéré son siège d'avant ministère (Budget, 2002-2004) grâce à la démission d'une autre sénatrice obscure, rentrée chez elle au bout d'un an. Il fallait de nouvelles élections ? c'était prévu, et ça ne s'est pas remarqué puisqu'une autre série de sénateurs se renouvelait justement.... Fanchon salue donc aussi l'abnégation de Brigitte LUYPAERT, maire de Mortagne-au-Perche. Souhaitons-lui un meilleur avenir politique : elle peut l'espérer.