lundi 8 décembre 2008

droits des femmes socialistes

La composition d'une équipe dirigeante resserrée n'a rien de mauvais en soi, après la dernière armée mexicaine qui était à la tête du PS dans les années récentes. Et pour les médias, cela permet de faire très vite le portrait de toutes les personnalités annoncées.

D'abord la parité : 19 femmes, 19 hommes. Enfin ; mais c'est seulement au Secrétariat national (SN). Martine Aiubry elle-même a regretté que seules les motions A (Delanoë) et D (la sienne) aient su déléguer autant de femmes que d'hommes au BN (Bureau national). Décodons : derrière Benoît Hamon (C), les crocodiles sont toujours mâles (décidément, le renouvellement pour un "jeune"...)

Dans la série de portraits, il y a plusieurs visages nouveaux, comme secrétaires nationaux. Parmi eux, une étrange étrangère dont personne ne parle, pourtant : Zita Gurmai.

C'est l'initiative la plus originale, que d'avoir choisi cette Hongroise. Députée européenne de son pays, elle incarnera mieux que quiconque l'Europe, dans cette équipe. C'est aussi une référence à l'Union européenne qui a permis les progrès de la France vers la parité : sans ses politiques constamment volontaristes, la France serait restée à la traîne... encore plus ! Zita est aussi un lien avec le PSE, à la veille des élections au Parlement européen.

Tout de même, une interrogation : pourquoi être allée si loin chercher celle qui pouvait succéder à Laurence Rossignol ? Devenue responsable de l'Environnement dans l'équipe de M. Aubry (dont elle est très proche), l'ancienne secrétaire aux Droits des femmes du parti avait été la première depuis la loi parité à savoir faire entendre sa voix, décidée, dans les Conseils nationaux, où on l'écoutait. C'est elle qui a voulu la progression vers la parité aux législatives. Bon bilan en trois ans.

Venant de ce poste, elle avait une parfaite connaissance du réseau actif des féministes PS, des battantes en général car elles doivent militer double : comme leurs petits camarades socialistes, et en plus comme femmes. Laurence n'aurait donc pas eu de mal à trouver une camarade de qualité pour lui succéder. Alors pourquoi la Hongrie ?

L'explication se trouverait-elle dans l'hémiplégie qu'a choisie la nouvelle Première secrétaire ? Si L. Rossignol a mené une action efficace, c'est qu'elle a pu agir avec un réseau nombreux. Jusqu'à la présidentielle. Dès 2005 Laurence présentait une motion féministe distincte. Mais le réseau a progressivement et massivement opté pour la candidature d'une femme, Ségolène Royal.

De sorte qu'aujourd'hui, depuis la base jusqu'au sommet, avec la pionnière Yvette Roudy, et jusqu'à Geneviève Couraud, déléguée nationale à la parité et tenace promotrice des "Égales", rares sont les féministes actives qui n'aient pas opté pour le "camp" aujourd'hui rejeté. À la Commission des femmes - qui ne se réunissait plus beaucoup - les "royalistes" étaient devenues les plus nombreuses. Et on les voit sur les photos, autour de Ségolène, députées, européennes, élues de terrain, militantes, jeunes, métissées, brillantes, égales...

Seront-elles remplacées par des Hongroises ?

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2 commentaires:

  1. A nous de ne pas leur laisser toute la place. Inscrivons-nous toutes à la Commission Nationale Femmes.

    Paulette
    Responsable Groupe Parité D.A. 63

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  2. un commentaire a été supprimé. Il invitait à se reporter au blog de J-L. Melenchon, pour y trouver un portrait de Zita.

    Il est piquant de voir Melenchon s'intéresser aussi fort au parti qu'il vient de quitter, au lieu de consacrer tous ses soins au petit nouveau qu'il crée. Mais surtout ses appréciations (limite injurieuses) sur la politique hongroise n'impliquent pas forcément la personne de notre nouvelle secrétaire nationale, présidente du PSE Femmes.
    Laissons-lui le bénéfice du doute...

    Si "Anonyme" est marri de s'être fait censurer, qu'il n'hésite pas à le dire.

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