laï-cité

Voisinage sur 2 pages du Monde (2 mai) :

Trois images entre passé et futur, qui peuvent paraître disparates. Quoique.
Se partageant la page de gauche, LE second ministre mythique de la Culture au XXe siècle dément toutes les craintes de dérive, tandis que la chronique d'une journaliste, confinée à une colonne, montre une véritable dérive où est entraînée l'éducation de notre République aujourd'hui.
À côté, une grande page pour confirmer l'éternité de notre moutarde nationale, qui ne sera pas délocalisée.

Passons sur Jack Lang dont les camarades craignaient sa fascination pour le Biprésident : il promet que son avenir perso n'entachera pas l'image de "ses combats de toujours". Dont acte.

Acte pris aussi pour la moutarde française par excellence : au-delà de l'image, on sait qu'il en va du combat social et de l'économie d'une région. La multinationale qui a racheté la petite entreprise en crise juge bon de rappeler que la Bourgogne a une Histoire : prose héroïque pour rappeler que Charles le Téméraire protège toujours les vinaigres et cornichons de sa région.
Vaille que vaille, mais avec 250 salariés de moins...

Avenir plus sournois dans ce que dénonce Caroline Fourest, pour une alarme sérieuse.
Se référant au discours de Latran où notre Chanoine présidentiel avait déjà révulsé tous les républicains laïcs, la journaliste a titré "Quand le prêtre formera l'instiituteur".
Elle montre que notre héros national est en train de bien réaliser ses pires promesses.

Pour faire court ici, Fanchon rappelle la sortie (plus prompte que d'autres) de décrets appliquant un engagement pris le 28 décembre dernier, avec Benoït XVI. Sous couvert d'accord diplomatique entre États - la France et le Vatican ! -, c'est tout le système des diplômes en France qui est remis en cause. Dans un silence relatif, sauf quelques commentaires ambigus, et un très bon dossier explicatif.

Seul un comité 1905 s'est tourné vers le Conseil d'État. Espérons.

Et merci aux supplétifs signataires du décret - qui ne mergiturent jamais dans les sondages : le premier ministre FF, bien sûr. Et Bernard Kouchner, puisqu'il paraît qu'il s'agit d'affaires étrangères, avec un allié dénommé Saint-Siège dans le texte du décret républicain.

Ouvrons les yeux.
Déjà des avantages avaient été distribués à l'enseignement privé confessionnel (= religieux, sans langue de buis), y compris par J. Lang en son temps de combats de toujours.
C'était autant de soutien apporté à la concurrence de l'enseignement public laïc et obligatoire - privé lui d'autant de moyens.

Il sera bien temps de se lamenter quand des générations d'enfants auront été enseignes, éduqués dans des cases séparées : catholiques, juifs, musulmans, formés par des maîtres issus de la Catho, d'iorganes de formation musulmane ou juive, au nom prétendu de la Liberté.
Au prix de l'égalité et de la fraternité.

Pourquoi alors les garçons ne feraient-ils pas des "bandes" rivales après l'école - après les écoles, dans leurs quartiers où ils ne se connaîtront pas autrement ?

Ayant fabriqué des diversités fictives, on irait chercher un sauveur qui prétendrait empêcher le communautarisme et les discriminations. Cercle vicieux.

Autre cercle vicieux, avec intersection douteuse : c'est au nom de l'UE que s'affiche ce contestable décret. Comme s'il fallait entretenir plus encore la confusion, charger encore plus la barque européenne à un mois d'élections que la majorité laisse dans le flou....

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