samedi 21 novembre 2009

perdu une voix : la Kriss s'est éteinte

Pendant que les gens les plus sérieux du monde glosaient sur une main baladeuse dans un stade, une joile voix tombait dans le silence, jeudi matin. Une voix de femme, une des grandes voix dont on connaissait à peine le visage (merci à Internet), Kriss de Franc-inter (après Fip : France-Inter Paris).

Voilà 40 ans, mais si - 40 ans que cette voix nous accompagnait. On la sentait entourée de filles comme elle, on la savait solidaire des femmes. Voilà une longue carrière qui s 'arrête sans grand écho : la nouvelle a eu du mal à se glisser à travers l'info musculeuse et tricheuse de ces derniers jours.

Cette vox était un des symboles de Radio-France, de France-Inter tout particulièrement. Mais quand on mentionne toutes les grandes voix de service public depuis 40 ans (les Chancel, José Artur, Claude Villers...) on cite les "barons" ; et Kriss n'était pas baronne.

Elle s'en fichait d'être baronne. Elle était fille d'un gaulliste (qu'elle chérissait et respectait), et elle a pourtant symbolisé après 68 toute la liberté revendiquée par sa génération ; symbole d'un changement d'époque comme l'esprit de mai venu aux femmes, et souvent ignoré.

Kriss symbole avec les fipettes de la différence que France-Inter voulait faire écouter. Symbole aussi, avec cette voix unique, tendre et acide, d'une inventivité qui ne s'est pas démodée en 40 ans.

Symbole du service public, avec l'originalité d'une frivolité apparente - dans le ton de cette voix toujours jeune - mais qui savait aller au cœur des gens et des choses.

Petite sœur, Fanchon espère que tu es allée faire entendre ta voix auprès de celles que tu rejointes sans doute - qui, hélas, ont combattu ce cancer de l'époque sans arriver à le vaincre.
Cela consolera celles qui ont gagné, et qui écouteront TON émission Crumble ce dimanche 22 novembre, entre midi et 13 h, sur France-Inter bien sûr (petite publicité gratuite et désintéressée !)

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2 commentaires:

  1. Ah ben merde alors. Absente La fargussienne, absente à ce départ de, comme tu dis Fanchon, "LA" Kriss de toute ma vie. Merde alors.

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  2. Fargussienne ! quel vocabulaire... On publie quand même : l'émotion, sans doute ?

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