dimanche 19 décembre 2010

tant que la culture tient bon

À voir tomber dru cette neige qui transforme nos paysages quotidiens, la vie urbaine n'a pas que des inconvénients : lorsque la ville, ses toits, ses rues deviennent autant d'Utrillo éphémères, de là-haut son charme grandit. Le dimanche peut devenir magique puisqu'on a moins d'obligations. Des boules de neige, une bonne course où les pieds s'enfoncent moëlleusement : c'est le plaisir de ceux qui peuvent rentrer ensuite au chaud, prendre un bon chocolat et regarder par la fenêtre le paysage qui continue de blanchir. La voiture, dehors ? pas besoin, elle peut continuer de se cacher et il sera bien temps, plus tard de la démasquer parmi les autres.

Spontanément reviennent les mots qu'on a chantés, enfant : "qui vient chatouiller le bout de mon nez ? C'est la neige blanche, blanche Que l'on voit se promener sur.... et sur les..." La mémoire coince. Heureusement l'arnitoile est là, dont les moteurs de recherche ne souffrent pas des intempéries. Déception : "Nous n'avons trouvé aucun résultat pour la recherche sur : '"vient chatouiller le bout de mon nez c'est la neige"'. Suivez les conseils ci-dessous ou lancez une nouvelle recherche avec d'autres termes". Une chanson de cour d'école, en des temps devenus très anciens, et personne pour s'en souvenir aujourd'hui ?

Mais une bonne surprise quand "la neige tombe tombe, et la neige tombait. Deux p'tiits moineaux sur une branche..." Le poète alpin et alpiniste n'est pas complètement oublié. Les mêmes premiers vers de Samivel sont revenus à d'autres blogueurs ! Et fanchon se sent appartenir à une communauté nouvelle, tout d'un coup : ceux et celles à qui on a offert, enfants, des livres magiques d'un grand artiste, avec des illustrations qui nous restent dans l'imaginaire, Samivel.

L'écologie dès la prime enfance - avec les marmites norvégiennes, enterrées avec du carton, pour faire face aux privations - s'est découverte comme un regard sur le monde, grâce à Samivel. Peut-être trop régionaliste pour être digne d'une reconnaissance nationale, il se fit connaître à une famille locataire de sa sœur Mme Gayet, et ainsi fanchon découvrit Goupil, Ysengrin, et les p'tits moineaux pour toujours sur une branche... Mais d'autres s'en souviennent aussi, heureusement : la culture commence ainsi, et il faut espérer que les petites-machines-à-distraire-les-enfants-d'aujourd'hui ne feront pas oublier les trésors de la lecture.

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