samedi 16 avril 2011

origine douteuse ou appellation non-contrôlée

65 millions pour l'Insee : c'est la population de notre pays, de notre République.
60 millions de consommateurs : c'est le titre INC (figé depuis la fin du 20e siècle) du magazine de défense de ceux qui ne consomment pas tou-te-s à leur faim.

Quel que soit notre nombre, à l'ombre du drapeau tricolore qui rappelle notre Histoire, nous sommes divers : Président de la République, ou Présidente (cela viendra bien, en 2012 !), ministre de l'Intérieur, prix Nobel, chef-fe d'entreprise, disquaire (il en reste), avocat-e, employé-e de maintenance, ou au chômage, nous sommes tous également Français-es.

L'égalité ne va pas de soi : notre société est injuste, et les victimes d'inégalités sont nombreuses. C'est le but de la politique que de corriger les mentalités ignorantes, les horreurs économiques.
Il est donc particulièrement insultant de prétendre que la moitié d'entre nous ne paient pas l'impôt citoyen : même les plus pauvres, pour se nourrir, doivent acquitter la peu visible TVA, recette essentielle pour le Budget de l'État, en déficit.

Tout aussi insultante la prétention imbécile à réduire numériquement l'immigration : 180 000 "non-européens" seulement pour plus de 60 millions !
Le plus absurde est que des "responsables" politiques surfent sur une opinion publique qui les inspire et les conforte, opinion partielle croyant défendre "la France". Dans cette catégorie de citoyens, beaucoup sont oublieux : comment leur famille est-elle devenue française ?

À part l'immense "mérite" d'être né quelque part, dans les bonnes frontières, par hasard, les Français-es d'aujourd'hui doivent encore prouver sans cesse leur nationalité, quand leurs papiers d'identité sont à renouveler : cette semaine encore Guéant a empêché le vote d'un amendement qui éviterait toutes les tracasseries administratives aux natifs de Francfort-sur-le-Main, de Bab El Oued ou de Saïgon.

Quant à nos patronymes, leur diversité représente la richesse de notre population. Dans plusieurs pays, l'éventail s'est rétréci au point qu'on doit ajouter d'autres signes distinctifs. Ici, bien sûr les Martin sont nombreux, mais le 10e patronyme le plus porté rappelle que les "Maures" ont été arrêtés à Poitiers en 732...  Et votre nom peut être espagnol (Franche-Comté ou Nord), italien, polonais, hongrois, voire chinois en Vendée. Combien de générations faudra-t-il encore pour accepter notre égalité citoyenne malgré nos origines sans cesse contrôlées ?

Combien d'Offenbach, Apollinaire, Zola, Marie Curie, Picasso, Manoukian, Georges Pérec, Montand, Ionesco, Charpak, Adjani, Vartan,  (etc nombreux) auraient illustré leur pays si l'on avait limité à 180 000 (puis moins) l'accueil annuel de la France ? Que serait aujourd'hui notre culture, qui va finir par en pâtir, si Noah le sportif n'avait ensuite - parmi d'autres - fait danser les jeunes ?
Comptons maintenant sur l'amour pour opposer une résistance.

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