jeudi 30 juin 2011

on est bien content(e)s...

La très longue phase de négociations secrètes a heureusement abouti : les otages français en Afghanistan sont rentrés au pays, Des journalistes sont saufs ; la presse et la liberté d'information y gagnent cette fois.

Autre gagnant, modeste : le Chef négociateur. On ne doute pas que les compétences reconnues d'Alain Juppé ont permis de faire travailler, longtemps, dans l'ombre tous les services de l'État, pour cette issue heureuse. Mais - comme disent tous les ministres - "sous l'autorité du Président de la République" ! Simple, souriant, en futur père recomposé de famille, il est là dans un  triomphe modeste.

Le calendrier du triomphe est un autre succès, mais dû au hasard : pendant ce temps-là on aurait un peu trop parlé de femmes. Avec l'annonce de cette libération, le président Accoyer a eu deux ovations debout en une seule séance, sans gâcher celle qui saluait la ministre Christine Lagarde, nouvelle Directrice du FMI.

Mais point trop n'en faut : les primaires à gauche risquaient de faire plus de buzz qu'il n'est nécessaire. Du PS les images des candidates Martine Aubry et Ségolène Royal allaient envahir les petits écrans, et les commentaires à propos de leurs candidatures (gênantes quand certains privilégient DSK puis Hollande).
Bigarreau sur le gâteau, c'est en fin de 1er tour écologiste, Eva Joly qui frôle la majorité absolue devant son rival médiatique, pourtant en tête des sondages.

Sondages ? courons devant nos télés, voir les têtes des "spécialistes de l'opinion" cachant leurs doigts pleins de confiture, poisseux de "redressements"... Comment vont-ils s'expliquer ? (mais il suffit de remettre en boucle les "directs de Villacoublay" pour faire sauter quelques débats où les sondeurs sont invités)

Heureusement, l'UMP a voulu rappeler le plus important : le gouvernement de la France. Mais pour avoir perdu une femme éminente, il est maintenant affecté de mouvements browniens. Ces messieurs devaient aussi remplacer celui qui aime les pieds des femmes - et c'est avec les dents qu'ils s'arrachent quelques chaises musicales.


 Hep !  - Oui ? - C'est une femme qu'on cherche à remplacer, non ? la première femme ministre de l'Économie en France, qui a géré la crise..

Eh bien justement, on vous a trouvé une nouvelle secrétaire d'État. On vous présente la députée Claude Greff. Ne vous plaignez pas : elle était vice-présidente de la délégation de l'Assemblée nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes, et aussi membre de l'Observatoire de la parité (mais pas gréviste). Lorraine d'origine, elle aura en charge la Famille : si ça vous rappelle quelque ancienne ministre déléguée, il faut parier que leurs orientations politiques ne sont pas les mêmes. Si au moins Mme Greff se bat pour que ses anciennes collègues, infirmières scolaires, soit plus nombreuses, ce sera toujours ça de gagné - c'est ce que Ségolène programme.
(Si fanchon fait un peu de pub à Claude Greff, c'est qu'on en parlera moins que d'un célèbre judoka, à l'ombre de ce remaniement au masculin)

Voilà donc 48 heures d'une actualité bien tassée, qui escamotera le désagréable.
Juste à temps, heureusement quand même, pour ne pas faire de l'ombre au mariage de nos petits voisins de Monaco. Et là, une femme sur deux, ouf !

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