Maria Blondeau, de Fourmies, est comme un symbole de ces ouvriers dont toute la vie était mangée par le travail, sans répit, sans congés. Et elle a péri sous les balles commandées par le patronat de l'époque, dans le Nord industriel, surtout de filatures lainières. Ces hommes puissants ont pourtant pris peur devant une simple manifestation de leurs personnels, contre leurs très dures conditions de travail, pour de meilleurs salaires ; et ils se sont présumés en état de légitime défense.
Considérant encore que nulle part les ouvriers n'ont été ni mieux traités, ni
mieux rétribués que dans la région de Fourmies,Les Industriels soussignés, abandonnant pour cette grave circonstance toutes les questions politiques et autres qui peuvent les diviser, prennent l'engagement d'honneur de se défendre COLLECTIVEMENT, SOLIDAIREMENT et PECUNIAIREMENT dans la guerre injustifiable et imméritée qu'on veut leur déclarer."
Bien évidemment, ils ne faisaient pas de politique. Ils ont juste obtenu des autorités politiques que l'armée (équipée des premiers Lebel) tire sur des manifestants armés de slogans et de cailloux...
En souvenir, comment être sûr que le seul portrait trouvé de Maria, pas encore 18 ans, ne relève pas juste de l'imagerie populaire ? Ce jour-là, elle était en robe blanche avec son bouquet. Elle ne faisait pas de politique, et n'aurait pu commencer à voter qu'à 72 ans, si elle avait pu terminer sa vie de labeur...
Voilà donc ces événements tragiques d'il y a exactement 121 ans, que porte aujourd'hui le message du 1er mai, dans les défilés syndicaux. Souvenir d'une division tragique entre Français : à la veille d'une élection nationale essentielle, faut-il entretenir la division ?
Et faut-il gommer les idées politiques opposées, avec cet aveugle "droite et gauche, c'est pareil" ? Le débat entre citoyens, la négociation, évitent de verser le sang.
La ville de Fourmies mérite toujours une visite, en particulier pour son patrimoine historique, dans la si verte Thiérache.
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