mercredi 15 août 2012

religions et peur des femmes

En ce 15 août, fête religieuse et (donc) jour férié dans notre pays laïc, endormi au plus profond des vacances, où en est l'actualité franco-française ?

Ce sont deux mondes masculins qui font la une, autour de questions sexuelles. 
D'un côté, bien loin de la liesse olympique, des footeux professionnels ont mis en vedette une prostituée de 16 ans, qui en a profité depuis pour rejoindre le monde pipole. Sic itur ad astra ! mais le 7e ciel a bon dos...

Plus politique, l'autre événement est symbolique : les évêques catholiques provoquent la division, dans leur Église nationale, par une lecture imposée pendant les messes de ce jour (sauf celle de France 2, célébrée en Suisse...). Ils ont choisi une fête de la Vierge (Assomption) pour entamer une croisade contre le projet gouvernemental de mariage gay et adoption homoparentale.
Une "Prière pour la France et la famille", pas moins, insiste sur l'altérité, père et mère, pour l'équilibre des enfants. Elle serait l'œuvre de Mgr Vingt-Trois (André, pas Jean !), déjà signalé pour des remarques misogynes sur la jupe et la tête : il préside aujourd'hui la conférence épiscopale, composée exclusivement d'hommes, en violet.


 Certains d'entre eux prennent leurs distances, soulignant que la priorité du texte est surtout l'éducation des enfants. C'est un peu vite oublier que l'Église catholique, dans le monde entier, peine à reconnaître et demander le pardon des ex-enfants victimes de prêtres pédophiles ou d'adoptions de bébés volés. N'est-ce pas la première urgence ?

La question est politique quand l'IFOP rapporte que 65 % des Français-es sont maintenant favorables au mariage homosexuel (plus nombreux encore qu'ils n'ont voté pour François Hollande). Christine Boutin, toujours maligne et soucieuse de revenir dans les sondages, en profite même pour demander un référendum : elle va dans le sens du vent, et ça ne mange pas de pain bénit...

Côté religieux, on reste décidément pantoise à voir le choix des autorités catholiques : voilà des hommes qui décident avant de réfléchir, se mettant à dos leurs propres ouailles, affichant une vieille homophobie, déniant la réalité sociale. Ils avancent que c'est au nom du débat et du rassemblement : une telle naïveté, est-ce juste un manque de sens de la communication ?

Fanchon se rappelle en 1975 le baptême d'un bébé neveu, réunissant la famille dans la jolie église d'un village picard. La messe de ce dimanche printanier était aussi consacrée à la profession de foi paroissiale. Dans cette circonstance solennelle, quelques unes durent réprimer un fou rire incongru : le vieux curé avait choisi pour son homélie, devant une dizaine de garçons et filles prépubères, vêtu-e-s de blanc candide, de dénoncer contraception et IVG prônées par Mme Veil !
Dans la France de 2012, les féministes soutiennent les Tunisiennes inquiètes d'être réduites à la "complémentarité" par une pensée religieuse. Mais c'est partout que des hommes entre eux tirent leur autorité de leur peur des femmes. Pauvres chéris...
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