mardi 10 mars 2015

en France, que font les femmes en politique ?


Au lendemain d'un 8 mars, Journée internationale des droits des femmes encore si nécessaire partout dans le monde, on doit s'interroger sur la vie politique française.
Depuis plus de 20 ans des féministes sont arrivé-e-s à faire comprendre et admettre la "parité", au sens de l'égalité réelle - en nombre - entre femmes et hommes en politique : cheminement difficile, consacré et soutenu par la modification de la Constitution, puis le vote de lois à l'aube du 21e siècle. Et le chemin n'est pas fini.

 
Il a fallu une législation pour contrer des comportements hostiles aux femmes, pour obliger les partis politiques à réduire le nombre des candidats toujours masculins – ceux "qui n'ont pas démérité" au point de céder des places ! Il a fallu des débats, des discours, des campagnes pour faire entendre qu'une femme en politique était "légitime" jusqu'au plus haut niveau.

Et le plus grand parti, qui se dit féministe, qui a fait voter toutes les lois les plus essentielles à l'égalité, ne s'est même pas affligé de l'échec de sa candidate à une présidentielle. Première femme arrivée au second tour, portée par le plus grand nombre de millions de suffrages à gauche jamais obtenus, Ségolène Royal avait entrainé les foules les plus diverses (hommes et femmes, jeunes et vieux, ouvrier-e-s, employé-e-s, cadres, intellectuel-le-s) : moquée par ses propres camarades, par des concurrents parfois vainement idolâtrés, cette femme a dû admettre que toutes ses qualités, ses compétences n'étaient rien face à la dureté de cette vie politique.
 

Hier encore, le sourire courageux de la femme debout accompagnait la confirmation qu'elle devait "renoncer" à porter la responsabilité la plus haute dans la République – face à l'inélégance de son interviewer (à 7:47).

Mais pendant ce temps, une autre femme monte dans les sondages politiques. Avec un programme que ne supporterait aucune démocratie, elle ne convainc pas vraiment, mais elle se montre partout, et les médias l'invitent sans même donner du sens à sa candidature. Juste que dans une démocratie fatiguée, blasée, l'abstention d'une majorité de citoyen-ne-s renforce les pourcentages qu'obtient son parti à chaque élection. En Europe (son ennemie pourtant), la dame "brune"  a semé, comme elle a récolté deux députés et un sénateur ; on dit que sa moisson va prospérer dans nos départements, nos régions. Les Français ont pourtant l'exemple terrible que donnent ses adeptes dans plusieurs mairies.
Ces maires exemplaires, ce sont des hommes. Et le mouvement qui leur donne sa flamme mauvaise a été fondé par un homme, affichant sa mâlitude comme un épouvantail pour la démocratie.

Mais voilà, ce chef depuis 50 ans devait se trouver un successeur ; pas question de le faire élire par les partisans : c'eût été un peu trop démocratique… De sorte que l'hérédité a tranché : une de ses blondes filles a repris la main.
Et elle avait tout compris, l'héritière. Avocate comme son père, elle savait bien parler. Maligne, elle l'avait bien écouté, pour en tirer les leçons. Pas de gros mots, toujours des slogans-chocs qui plaisent tant dans les pubs et la com. Avec une garde-robe chic à la mesure de ses gros moyens. Et surtout elle a choisi ses cibles de com : les jeunes, et tous ceux qui se croient abandonnés - quand le pays est en crise. Cibles faciles, hélas.
Enfin, c'est une femme. Elle a vu que les jeunes, et tous ceux qui souffraient de la crise, ils et elles avaient failli donner la victoire à une autre femme, en 2007. Elle a compris que 80 % des Français (en 1995 ; 94% en 2015) sont prêts à changer pour une PrésidentE de la République : l'analyse (p.5) du dernier sondage de BVA est très intéressante. Et MLP ne va pas se priver d'en tirer profit – ce que n'ont même pas essayé les autres partis politiques… À nous citoyens de nous réveiller.



Ségolène Royal aujourd'hui, comme d'autres collègues compétentes et courageuses, "se contente" de travailler dur pour aérer notre planète, pour contrer une crise qui dévore son pays, pour changer l'ambiance détestable qui ronge la classe politique, qui désespère les habitants de la France, qui fait s'abstenir les électeurs. Habituées à bosser pour réussir leurs tâches, Royal comme Taubira, comme Najat, ne visent qu'à laisser leur pays dans un état meilleur que celui où leur Président l'a reçu en 2012.
Et si tous les hommes politiques de gauche s'y mettaient aussi, sans se tirer dans les pattes pour être toujours LE premier ?

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