Au lendemain d'un 8 mars, Journée internationale des droits
des femmes encore si nécessaire partout dans le monde, on doit s'interroger sur
la vie politique française.
Depuis plus de 20 ans des
féministes sont arrivé-e-s à faire comprendre et admettre la "parité",
au sens de l'égalité réelle - en nombre - entre femmes et hommes en politique :
cheminement difficile, consacré et soutenu par la modification de la Constitution,
puis le vote de lois à l'aube du 21e siècle. Et le chemin n'est pas fini.
Il a fallu une législation pour contrer des comportements
hostiles aux femmes, pour obliger les partis politiques à réduire le nombre des
candidats toujours masculins – ceux "qui n'ont pas démérité" au point
de céder des places ! Il a fallu des débats, des discours, des campagnes pour
faire entendre qu'une femme en politique était "légitime" jusqu'au
plus haut niveau.
Et le plus grand parti, qui se dit féministe, qui a fait
voter toutes les lois les plus essentielles à l'égalité, ne s'est même pas
affligé de l'échec de sa candidate à une présidentielle. Première femme arrivée
au second tour, portée par le plus grand nombre de millions de suffrages à
gauche jamais obtenus, Ségolène Royal avait entrainé les foules les plus
diverses (hommes et femmes, jeunes et vieux, ouvrier-e-s, employé-e-s, cadres,
intellectuel-le-s) : moquée par ses propres camarades, par des concurrents
parfois vainement idolâtrés, cette femme a dû admettre que toutes ses qualités,
ses compétences n'étaient rien face à la dureté de cette vie politique.
Ces maires exemplaires, ce sont des hommes. Et le mouvement
qui leur donne sa flamme mauvaise a été fondé par un homme, affichant sa
mâlitude comme un épouvantail pour la démocratie.
Mais voilà, ce chef depuis 50 ans devait se trouver un
successeur ; pas question de le faire élire par les partisans : c'eût été un
peu trop démocratique… De sorte que l'hérédité a tranché : une de ses blondes
filles a repris la main.
Et elle avait tout compris, l'héritière. Avocate comme son
père, elle savait bien parler. Maligne, elle l'avait bien écouté, pour en tirer
les leçons. Pas de gros mots, toujours des slogans-chocs qui plaisent tant dans
les pubs et la com. Avec une garde-robe chic à la mesure de ses gros moyens. Et surtout elle a choisi ses cibles de com : les jeunes, et
tous ceux qui se croient abandonnés - quand le pays est en crise. Cibles faciles, hélas.
Enfin, c'est une femme. Elle a vu que les jeunes, et tous
ceux qui souffraient de la crise, ils et elles avaient failli donner la
victoire à une autre femme, en 2007. Elle a compris que 80 % des Français (en
1995 ; 94% en 2015) sont prêts à changer pour une PrésidentE de la République :
l'analyse (p.5) du dernier sondage de BVA est très intéressante. Et MLP ne va
pas se priver d'en tirer profit – ce que n'ont même pas essayé les autres
partis politiques… À nous citoyens de nous réveiller.
Ségolène Royal aujourd'hui, comme d'autres collègues
compétentes et courageuses, "se contente" de travailler dur pour
aérer notre planète, pour contrer une crise qui dévore son pays, pour changer
l'ambiance détestable qui ronge la classe politique, qui désespère les
habitants de la France, qui fait s'abstenir les électeurs. Habituées à bosser
pour réussir leurs tâches, Royal comme Taubira, comme Najat, ne visent qu'à laisser
leur pays dans un état meilleur que celui où leur Président l'a reçu en 2012.
Et si tous les hommes politiques de gauche s'y mettaient
aussi, sans se tirer dans les pattes pour être toujours LE premier ?
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