Aujourd'hui, seul jour où on est bien obligé de parler des femmes et d'en entendre parler : jour J différent des 364 autres dans l'année. Jour f (petit f) : journée des femmes ; et non plus jour F, de LA Femme mythique, Fantasme de ceux qui se passeraient bien d'en parler...
C'est le jour où le juste Olivier Duhamel dresse le cruel bilan de la parité en France en 2007 : lui, constitutionnaliste sincère, universaliste qui n'était pas vraiment pour la parité il y 8 ans, mais qui a compris la nécessité pragmatique d'en passer par là, pour que le Droit soit juste. Olivier Duhamel sur France-Culture ce matin du 8 mars montrait les inégalités qui frappent les femmes dans tous les domaines. Ce n'est pas une dénonciation facile, à bon compte, mais pour faire avancer l'égalité. Et Duhamel ne cantonne pas ses rappels au 8 mars : à la différence de beaucoup d'autres, c'est toute l'année qu'il y pense. Fidélité exemplaire à ses convictions.
C'est le jour aussi où l'État chiraco-sarkoziste se donne les gants de s'occuper de parité, des femmes. Les départements voient revenir en dernière année de mandat présidentiel des chargées de mission ou déléguées aux droits des femmes, dont les postes n'étaient plus pourvus. Bon signe : cela veut dire que le vote des femmes est important ? Il fallait peut-être y penser plus tôt, Madame Vautrin.
Dans les salons des préfectures, les préfets tout pleins de courtoisie ont rempli leur mission du jour. Ils pourront faire de beaux comptes-rendus demain, montrant comme ils se soucient de parité, jusqu'au prochain 8 mars.
Ils ont invité la presse pour écouter (pas trop longtemps, quand même...) des responsables d'associations. Et elles auront été bien gentilles, sans trop dénoncer les problèmes, car... qui distribue les subventions ministérielles ?
Passons décidément sur cette pauvre année écoulée.
Pour préparer la suite, toutes ensemble, écoutons Gisèle Halimi (en juin 2005) :
"Le sort qui a été réservé à Nicole Ameline est inacceptable. Alors qu’étant devenue ministre de la parité, celle-ci avait coutume de déclarer que son ambition était qu’un jour son ministère disparaisse, elle a malheureusement trop bien réussi, car celui-ci a été purement et simplement supprimé, sans aucune justification. Il est également inacceptable que l’ensemble des médias aient donné la liste des ministres remerciés, sans même mentionner Nicole Ameline. C’est un signe de dédain à l’égard, non pas de sa personne, mais de ce qu’elle représentait. Elle était pourtant en charge de la dignité des femmes dans ce pays, c'est-à-dire de la dignité de la moitié de la population."
Femme de gauche, Gisèle savait saluer une femme de droite.
Enfin, pour l'espoir, écoutons Ségolène Royal à Dijon (hier) !
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