Avant même d'analyser la "parité" maltraitée aux dernières législatives et dans le gouvernement, fanchon va à la première urgence, signalée par des chercheurs inquiets.
Toute la gauche avait aussi dénoncé le rapprochement inique des concepts d'identité nationale et d'immigration. Mme Simone Veil elle-même, émue alors qu'elle venait juste de prendre fait et cause pour son champion, face à Bayrou, avait suggéré un autre vocabulaire : on ne l'entend plus, depuis, hélas.
Inquiétantes plus encore, la création d'un ministère pour ce mélange explosif, et l'annonce de son titulaire qui n'était pas faite pour nous rassurer...
Ce nouveau ministre donne donc son nom à un projet de loi modifiant le CESEDA (Code de l'entrée et du séjour des étrangers en France et du droit d'asile) lancé en 2004 par Villepin-Raffarin. Il s'agit de la deuxième modification substantielle de ce Code, depuis son entrée en vigueur en mai 2005, et après la loi "Sarkozy" de juillet 2006. Beau générique, et quelle précipitation pour piétiner nos engagements internationaux !
Huit historiens et démographe (4 hommes, 4 femmes) membres du comité de pilotage de la Cité nationale de l'histoire de l'immigration (CNHI), en démissionnent aujourd'hui. Cette Cité, où l'on a déjà beaucoup travaillé, et qui doit ouvrir son exposition permanente en juillet, avait été voulue par le président Chirac au lendemain du 21 avril 2002, après que les Français avaient manifesté leur refus de la xénophobie FN. Elle reprenait déjà l'idée de militants associatifs, pour laquelle Lionel Jospin avait créé une mission de préparation en 2001.
Le projet était donc voulu autant à droite qu'à gauche à cette époque. Aujourd'hui, le divorce semble énorme entre cette volonté pédagogique et la répression promise par une nouvelle loi (en vérité 3e texte Sarkozy en 3 ans !). Ést-ce la prétendue "rupture" ?
Le texte a été déposé pour avis au Conseil d'État jeudi dernier ; il faut coonsulter toutes les explications sur le projet Heurtefeux, et des commentaires par un juriste - qui ne peuvent tenir en quelques lignes ici.
Sur le même site, on trouve aussi le texte d'une pétition. La démarche de ces intellectuels est rigoureuse et digne, rappelant qu'il y a une morale de la République, quand la Cour européenne des droits de l'Homme a déjà sermonné la France de Sarkozy.
Ce n'est pas par hasard que l'Histoire démontre la bêtise d'une telle étroitesse d'esprit. Que seraient les familles françaises en 2001 si un de leurs ancêtres avaient été refoulé à nos frontières pendant ces derniers siècles ? combien d'entre nous auraient un nom, un visage, un mode de vie différents ! Nous en avons tous bénéficié, et vouloir arrêter ce flux naturel serait mortifère pour un peuple comme le nôtre, pour notre culture.
On a du mal à imaginer la cohérence de pensée d'hommes politiques, eux-mêmes issus de tous les pays possibles, et qui par ailleurs prônent les bienfaits de la mondialisation et du libéralisme (sans se priver de bon temps en vacances à travers la planète) ! Sans parler de l'indignité morale de telles mesures, de l'inhumanité de leur application.
Il faut donc d'urgence soutenir cette démarche en signant la pétition : elle a été très vite soutenue par 200 éminents chercheurs et personnalités, par des scientifiques et intellectuels dans les plus grandes universités du monde - ainsi que le rapporte Libération aujourd'hui.
Comme en 1996 après Saint-Bernard, comme en 2002, les citoyens français doivent être les premiers à dénoncer une telle indignité, à résister à l'image que certains veulent donner de notre pays.
Signons aujourd'hui sans attendre - car fanchon promet d'autres pétitions pour bientôt, hélas...
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