mardi 12 juin 2007

la tête qui enfle

Constat bizarre : fanchon n'a jamais parlé de sa "député" (c'est comme ça qu'elle s'écrit, s'il n'y a que ça pour lui faire plaisir...). Bien sûr c'est un sujet qu'on évite, car penser que depuis 21 ans c'est CB qui vous "représente" à l'Assemblée, ça fait mal.

Enfin, ça devrait faire mal à plus d'un-e. Car il y en a beaucoup qui votent pour elle (31 342 pour la réélire en 2002, 20 078 dimanche dernier). Voilà pourquoi on a peine à l'avouer : les autres croient que vous l'avez élue. Mais avez-vous vu un site, un blog qui dise "votez pour ma Boutin" ?

Connaissez-vous un ou une (si si, comme on dit pour MAM, par exemple) - donc un-e homme politique issu-e des rangs qui entourent Mme Boutin ? Un-e seul-e émule ? Elle en a pourtant pratiqué, des partis ou personnalités politiques !
- jeune giscardienne admirative, recrutée par son grand homme pour le "Conseil pour la France" - vous aviez oublié ?
- "première barriste de France", "seule candidate soutenue par Raymond B " (1988) - ça a mieux marché pour elle que pour lui...
- co-fondatrice du "Mouvement pour la France" avec Ph. de Villiers, qu'elle a planté là depuis : deux chefs, c'est un de trop.
- chiraquienne en 1995 - pas une feuille de papier cigarette entre eux.
- fondatrice du FRS (Fondation des républicains sociaux), après le 1,19 % des voix recueillies au 1er tour de la présidentielle de 2002 - et on a vu la suite...
- ministre sarkozyste, pour ne pas avoir renouvelé le 1,19 % en 2007 - la menace du FRS a eu payé.

À force, on finirait par avoir des états d'âme, comme le raconte J-M. Aphatie.

Eh bien, de tous ces noyaux dans le bain politique français, on n'a encore vu sourdre aucune jeune pousse boutiniste ! il y a pourtant eu des périodes où les jeunes groupies se pressaient autour d'elle, envoyés pour porter la bonne parole et la contradiction dans les débats. Que sont devenus ces bambins, passé l'enthousiasme de l'adolescence ? ils ont dû réfléchir...

Cette fois, pour sa sixième campagne, Mme Boutin est en roue libre. L'Assemblée nationale, elle n'y ira pas. Elle envoie donc son collaborateur parlementaire prendre la place qu'elle lui garde. Il n'aura qu'à occuper les bancs UMP ... si "elle" est élue. C'est ainsi qu'on fait une vague bleue, pleine de Poisson. Christine Boutin resterait ministre.

Pour une femme politique aussi passionnée des médias, la télé est importante. Mais pas n'importe quelle : Ruquier pour devenir ministre, les soirées électorales après.
Quant à une petite télé des Yvelines qui informe vraiment, elle y va encore. Mais pas pour débattre : son adversaire du deuxième tour, elle refuse carrément de le rencontrer. Qui ? Didier Fischer ? de gauche ? pffff. Si ce n'est pas du mépris, c'est la peur d'entendre les vraies questions, et de ne pouvoir y répondre.

Quand on approche de l'extase du sommet, peut-on encore comme ministre connaître "les quartiers", combattre l'exclusion - autrement qu'en compatissant chrétiennement ? La vraie politique, est-ce seulement de se préoccuper de sa carrière personnelle ?

Christine Boutin a bien fait de s'opposer aux féministes de la parité, aux partisans de la laïcité. On n'a vraiment rien en commun....

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