vendredi 13 juillet 2007

juste un peu de retard...

Phrase historique citée par Le Monde. Mme Chantal Brunel, députée (UMP) de Seine-&-Marne, a déclaré :
"La prochaine fois, il faudra nous organiser". Ça y est : elles commencent à comprendre ! Sept ans après la loi parité. Même pas sept ans de réflexion, puisque la réflexion arrive seulement maintenant.

Patrick Roger démontre comment les élections internes à l'Assemblée nationale ont consacré l'élimination des députées de l'UMP au profit perpétuel de leurs collègues mâles. Une seule est secrétaire du bureau de l'AN, sur 22 membres, dont 12 sièges revenus à l'UMP... La seule vice-présidente est socialiste (sur 6), ainsi qu'une questeure (sur 3).
Quant aux 6 commissions permanentes principales, leurs bureaux comptent au total 4 femmes sur... 47 membres : deux de gauche, deux de droite. Bien sûr, aucune présidente.

Ainsi se manifeste, enfin, ce que le journaliste qualifie de lassitude, voire même de "ras-le-bol". Voilà qui réjouit Fanchon : dans le grand mouvement du Réseau femmes & hommes pour la parité (1998-2000), c'est à droite qu'on renâclait le plus. Les femmes, élues ou associatives, hésitaient à s'enrôler.
Elles disaient leur crainte : "si nous signons, ils ne nous laisseront plus être candidates". Pourtant l'argument était simple : c'est en signant qu'elles pouvaient renforcer le mouvement, donc obtenir la parité, et enfin des candidatures... C'est seulement en 2007 que les femmes politiques de droite ont compris qu'il ne suffit pas d'être admiratives et gentilles, voire compétentes.

On sait bien que la politique est un rapport de forces, les partis servant à la conquête du pouvoir. Mais à force de manquer des marches, on reste toujours à la traîne, les chers "compagnons" n'ayant aucun scrupule à marcher sur la tête de leurs admiratrices... Ce que les femmes socialistes ont commencé il y a plus de 30 ans, avec Yvette Roudy, Françoise Gaspard, Denise Cacheux par exemple, peu de "féministes de droite" s'y sont engagées.

Aujourd'hui, l'échec de Nicole Ameline, enfin réélue députée, à obtenir une vice-présidence de l'Assemblée, est pleine de signification. Face à des collègues UMP, cette ancienne ministre a été jetée : les vice-présidents élus sont Marc Laffineur, Marc Le Fur, Marc-Philippe Daubresse. Elle portait pourtant la ... marque de la parité, seule ministre de plein exercice à avoir porté ce titre.

Excuses de Jean-François Copé ; il fait "amende honorable". Où est l'honneur, là-dedans ? Il a juste promis de faire mieux la prochaine fois. On parie ?

Marie-Jo Zimmermann, qui a si bien combattu depuis 5 ans, peut donc ramasser ses dossiers et repartir comme en 2002 : à la délégation de l'Assemblée pour les droits des femmes et pour l'égalité, à l'Observatoire de la parité, on lui souhaite d'être mieux soutenue dans son parti ! Elles commencent à comprendre...

Mais c'est pour cinq ans que le groupe UMP ne compte que 45 députées pour 275 hommes. Présidés par Copé qui ne pouvait "pas garantir en plus la parité !" Mais ce n'est jamais que la conséquence des choix de leur Président, devenu de la République, qui avait choisi de ne pas présenter assez de candidates, au mépris de la loi, et des femmes...

Attendons les comptes, pour savoir combien ce parti va perdre de financement public : c'était, de 2002 à 2007, 4,6 millions d'€ chaque année... Au moins, ça freinera d'une petite goutte le flux du déficit budgétaire ? Mais, mesdames, vous devriez demander une réduction de votre cotisation au parti.

Courage, les filles (sauf votre respect) ! Vous avez seulement à leur rappeler que la parité, c'est juste le moyen d'atteindre un jour la fameuse Égalité de notre République.

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