mercredi 19 septembre 2007

honneur et dignité en politique - 1

Fanchon regrette de ne pas avoir suivi de plus près l'actualité en Rhône-Alpes ces derniers mois.
Aujourd'hui, c'est une femme qui lâche (non, ce n'est pas le bon mot) qui part, une de plus. À six mois des prochaines municipales ; élections essentielles pour la parité, car le nombre de femmes politiques d'envergure a toujours besoin d'être renforcé.

L'ex-UDF (Union pour la démocratie française) a valeur d'exemple : ce parti a vécu quelques tourbillons depuis 2001, et ce sont toujours les femmes qui en font les frais.
Rappelons-nous Anne-Marie Idrac, réélue députée en 2002, et postulant à bon droit pour être présidente du groupe UDF à l'Assemblée : tout le monde la donne gagnante. Le vote lui est défavorable et c'est Hervé Morin qui est élu...
Les votants (autour de François Bayrou) étaient 27 hommes et deux femmes. Le groupe comptera désormais 28 hommes, car A-M. Idrac s'en va.
Souci cosmétique au niveau de l'État : on se dépêche de la nommer présidente de la RATP, pour cacher les mauvaises manières politiques... Mais voilà, cette femme - dont Wikipedia trace un CV à faire rougir n'importe quel petit ministre de la Défense - a préféré quitter la vie politique.

Et d'une !
En quoi avait-elle démérité ? probablement une compétence à la fois professionnelle et politique comme députée et ministre ; une constance envers des valeurs et un idéal politique - centriste et européenne sans faille. Cela fait tache dans un monde de médiocres... Fanchon ajoute que Mme Idrac était venue en soutien de la parité à un Forum d'Elles aussi en 2001 : elle encourageait la solidarité des femmes pour faire avancer la parité.

On n'oublie pas qu'elle laissa alors la place à son suppléant Christian Blanc, comme député des Yvelines.

À l'UDF - qui en 2002 fait partie de la majorité Chirac-, elle a laissé une collègue qui n'a pas moins de caractère : une autre Anne-Marie, Comparini. À l'automne 2007, on voit le chemin parcouru par une élue fidèle à ses idées et volontaire pour renouveler les comportements de la vie politique française. Le département du Rhône est d'ailleurs un des piliers actifs pour la parité. (Salut, les amies !)

Comparini, non contente d'être battue aux législatives dans la grande lessive sarkozyste, doit en plus essuyer la pire vulgarité machiste d'un dirigeant de la majorité : déçu sans doute de n'être pas ministre, il profère - très banal entre hommes - un qualificatif (déjà utilisé quand A-M. Comparini s'était opposée à une alliance avec le FN en 1998). Une video le révélera publiquement, mais il n'en semble pas gêné, et le groupe UMP le soutient au Conseil régional Rhône-Alpes - dont A-M.Comparini a été présidente depuis 1999, seule femme présidant un conseil régional à l'époque !

« Les élus du Conseil régional condamnent avec la plus grande fermeté les propos inqualifiables tenus hier par M. Patrick Devedjian, secrétaire général de l’UMP, à l’encontre d’Anne-Marie COMPARINI, conseillère régionale et ancienne présidente de la Région. Ils tiennent à affirmer leur solidarité avec leur collègue et à rappeler que le débat public n’a rien à gagner à ce type d’attitude et de déclaration qui déshonore leur auteur autant qu’il pollue le dialogue républicain ».

Cette déclaration a été approuvée 29 juin 2007 par tous les élus du Conseil régional à l’exclusion du FN et de l’UMP (qui n’ont pas souhaité participer au vote).
Attention : sauf Mesdames
LEVY, BUISSON, CHANAL et GUILLERMIN qui l’ont votée.

Depuis cet épisode qui n'a pas vraiment reçu la publicité qu'il méritait, l'ex-UDF a continué sa vie, un peu dissolue... Les nouveaux partisans du nouveau Président de la République - tous des hommes - qui avaient créé Le Nouveau Centre (sic) ont leur groupe à l'Assemblée, avec Christian Blanc. Leur Nouveau chef, Hervé Morin (tiens ?!) est ministre - un peu précaire dit-on ces jours-ci.
Ceux qui sont restés fidèles à François Bayrou dans le MODEM sont devenus de rares députés, "non inscrits".

Anne-Marie Camparini avait été battue. Dans la défaite, a-t-elle reçu la même amitié fidèle qu'elle avait donnée ? Aujourd'hui, La Tribune de Lyon, Le Monde, Libération, Le Figaro annoncent qu'elle "jette l'éponge".

Et de deux !
Les femmes centristes ont bien du mérite....

Dans ce cas précis, à qui profite le crime ? Mme Comparini devait mener la campagne aux municipales et on espère que les femmes sauront relayer ce qu'avait commencé leur collègue. Ele a tenu à laisser les affaires en ordre, et a gardé jusqu'au bout son souci de travailler avec des équipes diverses.

Quant à Anne-Marie Comparini elle-même, au delà des divergences politiques (mais elle quitte ce monde-là), Fanchon la voit partir avec regret, lui exprime sa sympathie et lui souhaite une belle nouvelle carrière ! L'exemple d'Anne-Marie Idrac peut lui donner confiance.

Quand Juppé prétendait (mars 2007) que les femmes devaient attendre, apprendre et faire la preuve de leurs compétences avant de prétendre à l'élection politique... on a au moins de quoi rire un moment, pour ne pas pleurer.

Tenez bon, les femmes ! Ce n'est pas fini.

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