L'inquiétude de Fanchon n'était pas dénuée de fondement à propos du Service des droits des femmes et de l'égalité (SDFE). C'est même pire : maintenant qu'il n'y a plus de ministère digne de ce nom, on peut brader ses meilleurs outils.
C'est de source syndicale que vient l'information : bien sûr les personnels sont mieux informés des projets que le public concerné. Une pétition vient d'être lancée par la CFDT et la CGT : on apprend ainsi l'absorption programmée d'un fonds de données spécifiques dans un grand magma ministériel, où l'on peut être sûr qu'elles seront noyées...
Il s'agit du centre de documentation du SDFE : "Créé en 1972 à la demande du Comité du travail féminin, il n’a cessé de s’enrichir depuis cette date pour constituer un fonds documentaire unique en France utilisé par les agent-es du ministère et par le grand public, notamment les chercheur-es, journalistes, responsables associatifs étudiant-es français-es et étranger-es…"
Alors que beaucoup déplorent la perte de mémoire et le manque criant d'un enseignement de l'Histoire des femmes, cette noyade est le premier pas vers l'oubli total. Car les données sont une chose, et l'informatique peut toujours les faire émerger. Mais il faut un personnel pour accompagner ce transfert : et l'expérience des personnes du SDFE ne sera même pas reconnue.
Bien plus, ajoutent les syndicats : "L’Union européenne met en place l’Institut européen pour l’égalité entre les femmes et les hommes afin d’assurer les capacités d’analyse et de sensibilisation aux questions d’égalité. Au même moment la France, qui assurera au second semestre 2008 la présidence de l’Union, projette de supprimer le seul centre documentaire institutionnel de ce type."
Cela rappelle la fermeture du centre Sources d'Europe, seul à Paris ouvert à tous les publics, l'année même des élections européennes en 2004...
Bien sûr Fanchon espère faire écho à ce mauvais coup pour empêcher sa réalisation. Faute d'un site où consulter cette pétition et recueillir des signatures, il faut que toutes les personnalités et associations féministes s'en fassent le relais et que leurs voix soient entendues par le gouvernement, par le Président de la République Nicolas Sarkozy (" je veux que la France s’investisse dans le combat pour le droit des femmes. Je veux aussi qu’elle s’inspire de leurs valeurs").
Pendant que de nombreuses femmes s'impliquent dans les élections locales, pour faire avancer la parité et progresser l'Histoire, ne laissons pas le ministre dit "du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité" (dont les droits des femmes) profiter de ce que notre attention est ailleurs.
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