"À quoi sert le Service des droits de la femme (sic) ? demande la Cour des comptes alors que, annonce UNE journaliste dans sa revue de presse, en gros on s'est prises en charge ?"
C'est vrai, ça : quelle mouche a donc piqué la Cour des comptes dans un pays où :
- 80 % des députés sont des hommes, 20 % seulement sont des députées ;
- les femmes touchent toujours des salaires inférieurs de 20 % à ceux des hemmes ;
- 80 % des bas salaires et des travailleurs précaires sont des femmes ;
- il y a encore 200 000 femmes qui avortent chaque année, où une forte proportion de jeunes accouchées sont mineures
- que la HALDE, haute autorité récente, ait dans ses missions la lutte contre les discriminations envers les femmes.
Fanchon est bien désolée que tant de jeunes femmes ignorent l'histoire des femmes et s'expriment comme si tout était déjà arrivé. Au point que la dynamique journaliste d'i-télé ne pense pas une seconde aux femmes défavorisées dans notre pays et dans le monde. Au point de changer le sens de l'article des Échos qu'elle présentait ce matin. Car le président Séguin est en fait plus féministe qu'elle. Relisons l'article :
"Ce service est chargé de mettre en oeuvre la politique gouvernementale de l'égalité entre les hommes et les femmes et promeut les droits des femmes", rappelle-t-il. Deux commentaires : ce n'est pas "LA" femme mythique, mais le concret de la vie des femmes réelles ! Et mettre en œuvre une politique suppose que cette politique existe... Si le Service administratif peut suggérer des mesures (comme il l'avait toujours fait), il ne pourra les mettre en œuvre que si le gouvernement le décide politiquement.
Fanchon a assez dénoncé les carences de la politique des droits des femmes et de la parité depuis près de trois ans : voilà une confirmation solennelle, par une des institutions les plus éminentes de la République.
La bonne question n'est plus "à quoi sert le Service ?", mais plutôt : alors que le Service des droits des femmes et de l'égalité (SDFE) est toujours indispensable, comment est-il utilisé ? Comment 230 personnes au service de l'État et de l'intérêt général peuvent-elles se satisfaire de voir dépérir leur action, en principe déconcentrée jusque dans les départements ?
Ce qu'écrivait l'AFP (ou Les Échos), c'est précisément :
alors que l'"organisation et la définition" du financement des associations intervenant dans le domaine de l'égalité homme-femme "devraient être une priorité", le service n'y a "pas accordé l'attention qu'il aurait dû", affirme la Cour.
Une bonne lecture à préconiser : le rapport lui-même pour vérifier quelles actions du Service des droits des femmes il a notées en 2006-2007.
Le souvenir qu'on en garde est simplement une campagne, courte, d'information pour la contraception et sur l'IVG - décidée par Roselyne Bachelot, ministre de la Santé ; et récemment, la préparation du rapport de la France, présenté au comité CEDAW de l'ONU par Mme Valérie Létard.
En bref, que fait le ministre Xavier Bertrand ? Comment tient-il les engagements de la France, état membre de l'ONU ? Si la France jouait son rôle, peut-être aussi les pays francophones auraient-ils droit à un site de l'ONU traduit en français ?... (car, même en cherchant bien...)
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