Quoi que certain-e-s feignent de croire, personne n'a fondé la parité sur une prétendue qualité différente ou supériorité des femmes – pas plus qu'elles ne prétendent occuper par imitation et revanche 80 à 90 % des postes et des sièges !
Ceci étant bien affirmé, l'éventuelle différence tient sans doute à la longue absence des femmes dans le monde politique. Réduites à être observatrices, elles ont peut-être bénéficié de la distance qu'on leur imposait, pour en tirer des leçons ? Et si les citoyens réclament une meilleure représentation de la société réelle, c'est peut-être que les nouvelles et nouveaux ont envie de nouveaux comportements ?

Ailleurs, elle reçoit des bordées de compliments : Nathalie Kosciusko-Morizet, polytechnicienne, a aussi la beauté, la classe et la distinction. Et elle connaît ses dossiers, comment le lui reprocher ? En voilà au moins une dont on ne doute pas de la "compétence" : bénie soit-elle, après tout ce qu'a dû subir Ségolène Royal dont les diplômes et l'expérience valaient moins que les mêmes au masculin…
Alors, comment expliquer que la Secrétaire d'État, dans son domaine de compétence, n'ait pas le droit d'exprimer sa pensée ? Jugeant un peu, voire très, mou le soutien qu'elle a reçu de son parti et même du gouvernement, elle l'a dit, cette innocente…. Baignant dans la politique depuis avant même sa naissance, elle a jeté la langue de bois dans l'Yvette qui traverse sa ville, et employé les vrais mots.
Étaient-ce des mots qui "ont très certainement dépassé sa pensée" ? C'est une excuse de ses petits compagnons = clairement, vous savez, ces femmes, ça parle à tort et à travers… En fait, l'intelligence moyenne des citoyen-ne-s a fort bien compris * que la dame déteste – comme la majorité d'entre eux – et dénonce ces comportements politiciens archaïques, et les lobbies qui prétendent régenter notre environnement (en pesant sur nos élus).
La question se pose vraiment de la légitimité des femmes dans le monde politique. Celles qui y vont "pour changer" (bien sûr il y a aussi des hommes) doivent-elles respecter ses us et coutumes ? Juppé en mars 2007 devant l'Assemblée, déclarait qu'elles devraient d'abord faire "l'apprentissage de la vie politique" (en commençant par les scrutins à la proportionnelle), pour devenir parlementaires ! c'est-à-dire pour devenir des personnalités politiques … comme les hommes (qui n'ont pas besoin d'apprendre, eux).

Quand une femme politique, d'envergure nationale, aura-t-elle le droit de s'affirmer sans se faire épingler comme ambitieuse ou incompétente, et sans devoir présenter aussitôt des excuses ? La compétence et l'autorité d'un homme d'État s'accommodent-elles de sa capacité à présenter des excuses ?
Ou bien, le bilan des dernières élections (si on fait un jour enfin le bilan des cantonales 2008) révélera-t-il combien de femmes ont été exclues à gauche, pour avoir exprimé un ras-le-bol salutaire ?
Allez, mesdames, "l'incident est clos", ils l'ont tous dit. À la niche, Nathalie !
Courage à toutes !
* ils portent déjà leurs commentaires sur le blog municipal de la ministre.
J'ai particulièrement "adoré" Coppé : "elle s'est excusée, n'en parlons plus, avec le temps, ma peine s'adoucira".Ils sont tous faux-culs, défenseurs de privilèges qu'on voudrait obsolètes mais hélas...Les a-t-on entendu se rebiffer contre les injures de Devedjian et autres étroits d'esprit ???
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