lundi 21 avril 2008

tristesse nationale

Après une courte virée à La Martinique, pour les funérailles d'Aimé Césaire qu'il avait voulues nationales, le résident de l'Élysée communique sur sa tristesse à propos de Germaine Tillon.
Se démarquer de Jacques Chirac est vraiment difficile : l'ex-président qui sautait sur tout ce qui ne bougeait plus, pour dire sa perpétuelle "consternation", a au moins enseigné à son successeur que dans la série des "must", il y a des circonstances où il faut être là. Surtout quand on est au plus bas dans les sondages.

Dans les circonstances actuelles, il faut noter à l'avantage de Sarkozy qu'il a quelques générations de moins que ceux qu'ils louent. Ça ne mange donc pas de pain d'en dire du bien maintenant.
Mais imaginons que Césaire et Tillon aient actuellement les 53 ans de notre président : ils symbolisent à eux deux TOUT le contraire de notre monarque élu. Il n'a pas pu prendre la parole à Fort-de-France (sauf à l'abri de son avion) : c'était une chance pour lui que Césaire ne puisse lui répondre ! (Il avait déjà pris ses distances dans la campagne présidentielle)

Il a pu rester en place, un sourire hasardeux aux lèvres, et les épaules presque immobiles pendant les lectures de textes de Césaire, pendant un temps minimum décent, comme ces touristes qui visitent le Louvre en une heure. Et il était loin sans doute sur l'Atlantique alors que la longue marche, joyeuse et triste, des Martiniquais en noir et blanc continuait d'accompagner le poète en chantant et en applaudissant. La télé publique (RFO/France Ô) s'est honorée en diffusant jusqu'à la nuit ces funérailles, moins nationales qu'universelles : des échos en revenaient de partout dans le monde, par SMS de la négritude reconnaissante. Curieusement la presse nationale a peu parlé de cet événement.

Quant à l'hommage à Germaine Tillon, c'est sur France-Culture qu'on le trouvera. De même que des émissions spéciales ont été consacrées à Césaire, rendez-vous nous est donné à 20 h toute cette semaine. Et dès 12h53 aujourd'hui, l'émission Tout arrive nous offre un entretien de l'ethnologue avec Hélène Cixous et Jacques Derrida, en 2000 .

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