vendredi 2 mai 2008

graves et barbues

Comme l'a dit Yves Calvi en fin de son C dans l'air du 1er mai : "et nous sommes cinq garçons sur ce plateau". Sans ouvrir beaucoup l'œil, on pouvait ajouter : et cing garçons seulement, entre eux ! (Pour parler des centenaires, normal...)

Pour une fois, c'est lui qui le disait. Mais son absence de gêne explique que l'exclusivité masculine des débats devienne une habitude dans son émission. Il suffit de récapituler tous les génériques de ces derniers mois pour faire le constat : quel que soit le sujet, il n'y a pas de femmes capables d'en parler, pas de femmes spécialistes. Apparemment.

La tension monte chez les téléspectatrices un peu conscientes, dans les associations, mais aussi chez beaucoup d'hommes, frappés de voir l'homogénéité croissante des émissions-débats à la TV : où sont passées les femmes dans les médias ?
Merci aux Caroline Fourest et autres courageuses qui arrivent à braver des horaires peu familiaux, peu compatibles avec une activité professionnelle ordinaire ; mais ce n'est pas qu'une question d'horaires.

Car cette absence aux niveaux les plus visibles, aux niveaux du pouvoir politique et économique, n'a fait que s'aggraver depuis 5 ans. Heureusement, cela ne perturbera pas trop le gouvernement, où il n'y a plus de ministre, ni des droits des femmes, ni - encore moins - de la parité... (fanchon en reparlera prochainement)

C'est contre ce vide que manifeste "La Barbe", groupe d'action féministe créé le 8 mars dernier. Elles ont d'abord barbé les femmes virtuelles de nos symboles républicains, pour lancer leur manifeste : (extrait)

Que la Barbe des femmes soit le signe de leur volonté de résister à l’hégémonie masculine et de rendre visibles et ridicules toutes les situations d’inégalité entre hommes et femmes.

Et maintenant, elles assument de paraître avec un collier de barbe postiche dans un Conseil d'administration de grande société. Courage, les filles ! mais il n'est pas mauvais de prédire ironiquement dans le cénacle du CNCC : "Demain, si vous n'y prenez garde, vos caissières siégeront au Conseil d'administration !" Voilà un acte de solidarité avec les grévistes de la grande distribution.
À noter qu'il a fallu une femme au JT de 13h de France 2, Élise Lucet, pour faire écho à cette action (et l'info a été donnée aussi par Médiapart)



Et fanchon envoie ce clin d'œil à une nouvelle cheffe d'opposition municipale, grossièrement traitée par son maire prétendument de gauche, et qui pour sa première prise de parole au micro - a eu comme réponse: "Et si vous ne parliez pas dans votre barbe, Madame ?"


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