jeudi 15 janvier 2009

Présidente & Président

Ce jeudi, France-Inter a eu la bonne idée de donner la parole à une inconnue : c'est pourtant une des deux présidentes, sur les 26 Régions françaises (et sur les 22 en métropole). Elle accueille ce même jour le Président de la République chez elle, en Franche-Comté.

Il s'agit de Marie-Guite Dufay dont personne n'avait parlé il y a un an, après le décès de Raymond Forni. Voilà maintenant presque un an qu'elle est la 2e présidente de Conseil régional, comme Ségolène Royal élue dàs 2004 (et dont elle ne soutenait pas la motion).
Son incertitude : est-elle à mi-mandat, ou à la fin du premier tiers ? Comme dans toutes les régions, on se pose la même question : à quelle date Notre Seigneur fixera-t-il les élections régionales ?
On sait que l'enjeu est important puisque la gauche a statistiquement peu de chances de renouveler son petit chelem de 2004 : l'UMP fera tout pour récupérer la majorité des quelque 21 Conseils régionaux gagnés alors par le PS.

Marie-Guite Dufay a dit vouloir profiter d'une des compétences des régions pour parer aux conséquences de la crise : la formation professionnelle. Pour parer aussi aux insuffisances de la politique gouvernementale actuelle. La rencontre de ce jeudi devrait être intéressante.

Car, cerise sur le gâteau, MGD n'est pas juste une femme de plus, socialiste ; les femmes élues ne doivent pas être seulement un chiffre additionné aux statistiques. Encore faut-il qu'elles se rappellent être des femmes lorsqu'elles sont élues. Rassurons-nous : celle-ci est aussi féministe que Ségolène !


Les femmes vivent souvent des situations particulières, qui devraient être mieux prises en compte dans les décisions politiques, à tous les niveaux. Une idée inspirée des pays nordiques me semble particulièrement intéressante  : celle de réaliser des études de genres pour chaque mesure prise.
Ces analyses – qui s’inscrivent dans une nouvelle génération de travaux – ne visent pas à opposer hommes et femmes, mais plutôt à mettre en exergue la construction sociale des rapports de genre féminin-masculin. Elles permettent de mieux prendre en compte les situations spécifiques et d’apporter des réponses plus fines et plus efficaces. Je souhaite donc réfléchir à la mise en œuvre de ce type de réflexion dans le cadre de nos politiques de formation.


Allons, deux sur vingt-six : comme d'hab, la route est longue, mais elles font leurs preuves, donc il suffit d'attendre le progrès. Mais pas seulement attendre tranquillement...

Actuellement, la bataille doit faire rage dans toutes les coulisses, pour les futures candidatures, aussi bien aux régionales - quelle que soit la date - que pour les élections européennes, dans cinq mois.
Pour le renouvellement du Parlement européen, un acquis : la parité est dans la loi. Encore faut-il que ceux qui font les listes (par grandes régions) choisissent les bonnes personnes. "ceux", car dans les partis, ce sont majoritairement des hommes qui choisissent ; et l'on peut découvrir ensuite avec épouvante (mais on n'ose pas trop le dire) que des places ont été gardées pour les sœurs, amies, épouses, maîtresses, cousines de nos grands fauves politiques. Tout ce que fanchon et ses sœurs détestent, les naïves !
Sauf si, un rêve : que la parité aboutie fasse que des femmes imposent leurs frères-amis-
maris-etc ? Non , ce n'est pas un rêve, ce serait la poursuite du cauchemar. Rappelons que la parité, c'est-à-dire l'égalité réelle entre femmes et hommes en politique, c'est juste un élément de démocratie. Et s'il y a un rêve, c'est celui de l'idéal : des comportements démocratiques dans une démocratie réelle.

Alors, les filles, ouvrez les yeux dans vos partis : demandez la transparence des désignations, puisque c'est là que tout se joue. Et ne lâchez jamais.

Retombons sur terre : il y a du pain sur la planche.
Et la planche d'aujourd'hui est en bois franc-comtois. Courage, Marie-Guite !

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