mardi 21 avril 2009

merci, messieurs...

"Merci messieurs". Quand finirons-nous d'entendre en TV cette phrase, devenue habituelle en conclusion de débats et tables rondes ? Phrase prononcée de bonne foi par un animateur, un-e journaliste, comme s'il était normal d'oublier une moitié de compétences éventuelles, les femmes.

Ce mardi 21 avril après une soirée Arte/Thema, Daniel Leconte a clos ainsi l'échange sur "Ces droits de l'homme qu'on assassine".
Il remerciait ceux qui étaient prévus au programme : l'européen Daniel Cohn-Bendit, l'opposant algérien Saïd Saadi. Mais aussi l'ambassadeur français pour les droits de l'homme François Zimeray, présent ès-qualité, mais qui n'était pas annoncé : il a dû remplacer la Secrétaire d'État Rama Yade, escamotée ?
Si elle avait pu venir, elle aurait dû s'équiper d'une barbe, comme nos amies militantes débarquant devant des aréopages virils !
L'honneur est sauf : on a pu dire "merci messieurs"...

On aurait aimé entendre Rama Yade car il y avait à dire - et elle sait dire.
Ce sont deux autres jeunes femmes, journalistes engagées, qui avaient réalisé le documentaire introductif de la soirée, sur la conférence de Durban il y a 8 ans : "Bataille des droits de l'homme". Fiametta Venner et Caroline Fourest nous donnaient à voir ce qui reste pour beaucoup de témoins comme un cauchemar, de quoi les dissuader de retourner au "Durban 2" , qui se déroule aujourd'hui à Genève.

Mais il y avait d'autres points de vue ; au lieu de laisser la perversion des esprits retourner les combats contre le racisme, certains tiennent à rappeler les valeurs universelles de 1948, à affirmer clairement leurs arguments. On dirait même que l'Union européenne est ainsi arrivée, avec d'autres, à empêcher le progrès du pire - que redoutaient les USA absents.
Parmi ces courageux, face au mur noir des 'distingués orateurs" de dictatures, intégristes misogynes, parfois alliés d'une diversité contre nature, quelques femmes, ouf : tchèque, belge, australienne, iranienne, etc. Quel cran dans ce terrible combat, à suivre.

Merci, mesdames...

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