Pourquoi les magazines titrent-ils autant sur des catégories sociales ? La France est opposée au communautarisme ; la désignation de certains groupes serait donc une forme de dénonciation : l'influence qui s'exerce mieux en réseaux, est-ce au détriment de la démocratie ? mais les lecteurs semblent friands de connaître aussi les coulisses de cette démocratie où ils sont défavorisés.
Le Nouvel Obs de cette semaine affiche donc "Ces réseaux qui ont le pouvoir aujourd"hui". On y trouve les grands classiques franc-maçons, énarques/inspecteurs des finances, trotskistes, gays, mais aussi une mise à jour : économistes, pubeux, bandes des copains de sarko, Canal+ ou media-bizness.
À part les blogueurs qui peuvent être des blogueuses, tous ces petits mondes sont très masculins. Et parler des gays, c'est omettre les lesbiennes qui ne paraissent pas peser autant sur la société.
Ce modeste blog n'a jamais cherché à entrer dans un réseau d'influence ; peut-être parce que le jeu semble un peu vain de se renvoyer l'ascensœur pour monter dans l'omnibuzz. À priori le combat pour la parité, né avant l'Arnitoile, se fonde sur l'égalité ; convaincre le plus grand nombre, par la démocratie, et par l'intelligence si possible, ce n'est pas rechercher le pouvoir par l'influence.
Bien sûr il faut se faire entendre pour convaincre. Mais est-ce seulement une utopie que le vrai pouvoir de décision soit partagé en toute égalité, au grand jour, plutôt qu'entre copains en coulisse ?
Les principaux réseaux féministes qui se sont créés pour faire avancer la parité, jouent la démocratie : Elles aussi, Demain la parité, le Lobby européen (etc) ne se sont pas organisés dans le but de se partager les rares places concédées aux femmes.
Est-ce une erreur ? (mais au moins se créer un réseau d'amitiés est un vrai plaisir, dans le combat commun - comme la lecture d'autres blogueuses qui vont dans le même sens que Fanchon : voir "mille fleurs d'espoir !" ci-contre)
Après tout, cela dérange peut-être, d'envisager autrement l'exercice du pouvoir ? On a vu les tirs de barrage des camarades de Ségolène Royal, qui s'affirmait crânement "femme libre" de toute pression ou puissance : la peur d'un corps étranger ?
Et puis rassurons-nous : Le Nouvel Obs, fidèle à lui-même, ne parle pas que d'hommes : son dossier sur les réseaux est suivi de pages sur le relouquage, belle occasion d'entretenir l'image stéréotypée des femmes...
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en Post scriptum - d'autres réactions effectivement, en particulier ici : http://drdlg.blogs.com/du_rose_dans_le_gris/2009/05/les-cercles-des-m%C3%A2les.html
RépondreSupprimerMais dire qu'il faut prendre le pouvoir, c'est dire qu'on le veut . Les femmes le VEULENT-elles ? dans ces conditions ? à n'importe quel prix ?
Quant au "vieil Obs", quelle bonne idée !