jeudi 28 mai 2009

traduire le Parlamentului European

Dans quel journal peut-on lire ceci ?


Mieux considéré à l'est qu'à l'ouest, le Parlement joue un rôle clé au sein de l'Union. Les clivages politiques y sont estompés, ce qui en fait le lieu privilégié du débat européen.
Quelle pourrait être la couleur idéologique de l'Europe ? (...)
En fin de compte, quelle est l'importance réelle du Parlement européen? Au-delà de sa fonction d'expression définitoire de la démocratie communautaire en marche, d'un point de vue pratique, le Parlement joue quand même un rôle essentiel dans deux situations concrètes :
1) l'élection des commissaires et du président de la Commission européenne ;
2) le vote du budget de l'Union européenne.
De plus, si, après le second référendum en Irlande, maintenant que l'accroc en République tchèque est résolu, le traité de Lisbonne était enfin adopté, le rôle du Parlement européen s'accroitrait, d'un point de vue formel. Mais c'est la moitié pleine du verre, car si l'actuelle crise économique se prolonge, la bonne volonté des leaders politiques à faire des compromis nationaux dans l'intérêt du projet UE fondra comme neige au soleil. Ce qui ne peut que diminuer la validité des institutions du type Parlement européen.
(...)
Traditionnellement en Europe de l’Ouest les europarlementaires sont recrutés en grande partie soit parmi les politiciens de second plan, soit parmi ceux qui se trouvent en fin de carrière. Mais les choses devraient en aller autrement en Europe de l'Est, car les objectifs d’un eurodéputé sont là-bas différents. Pour deux raisons:
1) les rapports entre les partis autochtones et les structures telles que PPE, PSE ou l’ADLE sont plus porteurs que pour les pays de l'Ouest;
2) la capacité de l'équipe d'europarlementaires à promouvoir les intérêts nationaux au niveau européen compte beaucoup plus. Le poids qu'ont eu ces critères sur la rédaction des listes électorales autochtones est peu connu.
Ce qu'en pensera l'électorat européen reste à découvrir, le 7 juin.


Ce n'est pas dans la presse française.
Ces lignes sont signées par Alexandru Lăzescu, dans Revista 22, hebdomadaire politique roumain. C'est clair, net, quand nos éditorialistes nationaux s'épuisent à commenter "l'information" divinatoire sur l'abstention prévue par les sondages. Dire à quoi cette élection du 7 juin est utile, montrer que nos élu-e-s seront d'autant plus crédiblle que nous voterons nombreux, nous citoyens - voilà qui serait plus convaincant. contre l'abstention.
Répéter, en boucle, que "le scrutin du 7 juin n'intéresse pas les électeurs", ce n'est pas la meilleure façon de les intéresser.
Ni d'intéresser ses lecteurs/auditeurs, pour un journaliste. Et sûrement pas la façon la plus digne d'exercer son métier. On ne demande pas aux rédactions des médias de militer pour convaincre les électeurs - comme ils avaient bien su le faire entre les deux tours de la présidentielle en 2002 ! - , mais simplement d'informer.

Informer toute l'année et pas seulement le temps d'une campagne électorale : en temps ordinaire, combien de pages dans la presse d'information sur la vie du Parlement européen ? combien de pages sur le cheminement d'une directive, sur les lois françaises issues du débat européen (et de l'action de notre gouvernement au niveau du Conseil) ?

C'est seulement quand il sera mieux nourri de cette culture que le citoyen prendra conscience de l'importance quotidienne de ses représentants, donc de l'importance de son vote.

Sans parler des citoyennes, qui sauraient mieux que tout progrès en faveur des femmes, dans notre pays, repose à au moins 80 % sur les politiques de l'Union européenne. Qui le leur dit ? les associations qui s'étaient battues - mot à mot - pour la Charte des droits fondamentaux, et l'on vu démolir par des arguments démagogiques (et faux) en 2005... Mais qui écoute les associations féministes en France ? pas tellement les médias.

Pour voter en connaissance de cause, ce qu'ils semblent de plus en plus revendiquer, les électeurs et électrices ont besoin de connaître l'utilité de leur vote, et le respect qu'on en aura. Besoin de savoir c'est aussi attendre la bonne information, son objectivité autant que possible.

Internet en donne l'occasion puisqu'il nous sort de nos frontières : comment échapper au re-nouveau matraquage UMP sur la sécurité, sur la menace que représentent les jeunes pour notre société (de quoi leur donner envie de voter aussi !) ? Comment savoir ce que pensent nos concitoyen-ne-s européen-ne-s de cette campagne ? comment sortir des sondages opinion-ways ?

L'article ci-dessus donne la réponse : un horizon vraiment européen s'ouvre à nous, avec un site de revue de presse, riche d'articles écrits dans toutes les langues de l'Union, et traduits en français pour nous. Mais on peut aussi se référer à la langue d'origine. Bref, idée conforme à l'idéal européen, où chacun-e peut s'exprimer dans sa langue maternelle et comprendre toutes les autres.

Tordons le cou aux négatifs qui ressassent le prétendu gaspillage de budget consacré à autant de salaires de traducteurs ! D'abord, ce sont des emplois ; ensuite l'Union est à ce prix - bien doux au regard d'autres dépenses somptuaires. (Celles de l'Élysée ont été "justifiées" par le présidence européenne de 2008 !) Ce qui est valable pour les institutions de l'Union l'est tout autant dans les initiatives privées : intéressons-nous aux autres, quand la Fête des voisins ce 26 mai n'a même pas été pris comme occasion européenne... Nous avons des voisins aussi bien en Suède, qu'à Malte ou en Pologne ; en copropriété seulement ? en amitié possible aussi.

En culture(s) surtout.

Sans compter la République tchèque censée nous présider, et que tout le monde traite avec le plus grand mépris depuis le 1er janvier jusqu'à la fin du mois prochain ! Faire confiance à un "petit" pays entré récent dans l'Union, cela aurait été pourtant une démonstration de solidarité dont l'Europe est capable. Mais l'Europe est encore bien de droite, comme le gouvernement français qui n'avait pas su fêter le 1er mai il y a 5 ans, lorsque nous sommes passés de 15 à 25 pays !

Au fait les promenades sur Wikipedia ou Presseurope nous en apprendront beaucoup sur les autres pays, leurs habitants et notre histoire commune. De quoi nous donner l'envie d'aller voter le 7 juin - rien ne vaut l'envie ! voire le désir d'avenir, jolis mots...

En attendant que les 27 pays élisent leur Parlement tous le même jour, ce qui donnerait un meilleur élan partagé, on peut voir aussi comment ils font campagne jusqu'à leurs divers jours de scrutin (entre le 4 et le 7 juin).

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1 commentaire:

  1. Merci Fanchon, belle décourte de Presseurope. Ici on vote. La question "vais-je aller voter ?" ne se pose même pas. Mais boudiou... combien se sont dit une fois encore "non je n'irai pas, pas intéressé". Une fois encore, ça fait peur.

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