lundi 22 juin 2009

24 h démocratiques chrono ?

Menu d'une belle journée à Versailles :
Le matin : réforme de l'institution
à midi : contrôle constitutionnel
l'après-midi : application de la réforme.

Eh oui, il paraît que nous sommes en démocratie républicaine : moins de 14h chrono.

Tout cela suppose que la réforme aura été votée le matin : avec une belle majorité présidentielle, on est tranquille.
Puis le métier de coursier (ou de motard public) va prouver son rôle essentiel : faire l'aller retour Château de Versailles-rue Cambon à Paris le plus vite possible, pendant que les 920 parlementaires déjeuneront à l'Orangerie. Pas de déjeuner en revanche pour les 9 Sages du Conseil constitutionnels commis d'office pour décider que la réforme votée le matin pourra être mise en œuvre aussitôt.
Enfin à partir de 15 h, le Président de la République pourra réliser son vœu : parler devant ces 920-là, réunis juste pour lui, sommés de l'écouter - comme si on ne l'entendait pas tous les jours et partout - et sans droit de lui répondre, puisqu'il quittera les lieux ensuite, pour regagner l'Élysée.

Car une réforme existe bien, votée il y a presque un an, au même endroit par un Congrès, pleine de modifications diverses de la Constitution - y compris "l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales".

La nouveauté qui s'applique aujourd'hui est un menu plaisir de notre hyper-président, qui y tient depuis longtemps : pouvoir parler devant les députés et sénateurs comme avait pu le faire son lointain prédécesseur le prince-président futur Napoleon III, en 1848 - belle référence, fana du plébiscite ! Depuis, les IIIe, IVe et Ve républiques s'étaient bien gardées de laisser ce pouvoir aux nombreux présidents qui se sont succédé, et qui en général avaient moins de pouvoirs que ceux de N. Sarkozy aujourd'hui.
La comparaison avec Adolphe Thiers serait abusive, celui qui a marqué de façon sanglante la ville de Versailles, écrasant la Commune, avant de devenir le premier "chef du pouvoir exécutif" de la Troisième République - entouré par la défiance des élus, néanmoins.

Au fait, c'était quoi, la réforme express ? juste l'application de la réforme de juillet 2008 au réglement intérieur du Congrès..

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