Il en pleut de partout ! des solutions à une situation budgétaire sinistrée ?
- point du tout : juste à la façon d'en parler.
Pour le pouvoir actuel, les "éléments de langage" sont la clé de tout. Il faut donc maîtriser les serrures, pour empêcher d'ouvrir les portes sur ce qui intéresse les citoyens. Ne pas employer des mots qui fâchent... le pouvoir.
Après s'être assuré par la loi que le plus grand nombre de médias dépendent d'une nomination d'autorité publique, la sienne, le Président (qui devrait avoir tant à faire par ailleurs) prépare les dites nominations.
Promenade sur le marché, avant les décisions :
- dans quelques jours, il devrait choisir le successeur du patron de France Télévisions : tous les noms des pressentis sont parmi les proches de l'Élysée, conviés au Fouquet's en juin 2007, et aux intérêts un peu trop "privés" pour nos télés publliques. Cela induirait de graves conflits d'intérêts. Peut-on encore espérer que l'outsider Patrick de Carolis l'emporte, ci-devant président actuel de France TV, dit proche du président Chirac à sa nomination, mais qui a pris goût, fait et cause pour sa mission, pour le service public, avec compétence ?
- sans que la décision soit la sienne, l'hyper-président s'intéresse au quotidien Le Monde - car même le privé est intéressant quand les actionnaires peuvent être des amis. Et il invite/convoque à l'Élysée le directeur du journal, qu'on dit en faillite ; et il fait du chantage aux "aides publiques". NDLR : il s'agit de fonds destinés à aider toute la presse, pour sauvegarder son indépendance ; et de tous temps ces finances viennent de nos impôts et non de la poche présidentielle.
Le cas du Monde est particulièrement grave, quand on se rappelle les paris d'une direction aventureuse, sous les "conseils" d'un certain Alain Minc, tirant tous les profits de ces "conseils". Le journaliste Laurent Mauduit a rapporté cet épisode ruineux dans Petits conseils (2007, éd. Stock) : il y a toujours grand profit à relire aujourd'hui cet ouvrage pour éviter de nouvelles indignations.
À quelque chose malheur du Monde fut bon, puisqu'il provoqua la création du site indépendant, Mediapart.
Mais on dirait que le conseiller et son ami-Président n'en ont tiré aucune leçon - mais tant que les tarifs des conseils permettent de gagner plus... pourquoi se gêner avec une indépendance de l'information ?
Les éléments de langage dictés par le pouvoir, continueront donc de pleuvoir sur nous.
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pour des raisons techniques ce billet, inachevé le 13 juin, n'avait pu être enregistré
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