mercredi 20 octobre 2010

le pouvoir par la peur

Le courrier picard publiait ce mercredi un article dans sa rubrique "insolite". Il est vrai que l'Albanie a sans doute peu de liens avec la Picardie (et encore ? on en connaît à proximité). Mais où est l'insolite ?

Cette caricature de sécurité dans une dictature, il y a encore vingt ans, au cœur du continent européen, a valeur de parabole. Le béton, les galeries dans la montagne, cela reste, et il est heureux que cet article nous le rappelle. Briseida Meima a dû être sensible au scoop qu'elle réalisait ainsi, pénétrant dans ces murs de cauchemar : elle a été journaliste dans les deux époques.

Elle rappelle que tout un peuple a été coupé du monde par son chef, Enver Hoxha, aussi fou que tous les dictateurs. Pendant plus de 40 ans, il a tenu les Albanais dans une fausse sécurité (sigurimi) en les protégeant d'éventuelles attaques extérieures : en 1990 les champs, les paysages étaient lardés de 750 000 petits bunkers en béton ! (et qu'en faire aujourd'hui ? ce "développement" risque d'être durable...)

Dérisoire, illusoire, ce délire de béton censé garantir contre les attaques extérieures. Voilà à quoi mène à l'extrême la manipulation de la peur sur un peuple. Et pourquoi ce peuple souhaite entrer dans l'Union, en pleine démocratie.
De quoi réfléchir chez nous sur la peur de l'extérieur, sur la peur tout court utilisée contre la démocratie, au lieu de l'information, du débat. La peur de manquer d'essence l'emporte-t--elle sur la volonté de la participation des citoyens ?

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