samedi 29 janvier 2011

la démocratie mondialisée retient son souffle

Les images qui parviennent à sortir d'Égypte nous rappellent les premiers mois d'une année mythique. Ce qu'on appelle aujourd'hui du "jamais vu" - sur des terres arabes à vrai dire - nous en avions eu la surprise en Europe et aux USA en 1968 : de Berlin, Prague derrière le rideau de fer, à Paris, Baltimore la vague gagnait.

Nous retenons notre souffle à chaque bulletin d'infos : ces jeunes à mains nus contre une police d'État autoritaire, essayant de garder l'armée à leurs côtés, bravant le couvre-feu - au sens très relatif dans un "état d'urgence" institutionnel et quotidien depuis 30 ans... Le sang qui coule c'est toujours du sang de trop. Les flammes de Jan Palach se retrouvent aujourd'hui en Syrie.
Après la Tunisie, cette génération se bat pour un avenir : en Algérie on dit que les jeunes au chômage "tiennent les murs". Mais ils sont face à de vieux tyrans qui ne tiennent debout que par des opérations dans nos hôpitaux, l'or de la corruption et les vieux cadres de leurs palais.

Jusqu'où parviendront-ils à gagner cette démocratie qu'ils connaissent par Internet et Twitter ?
On sent se propager ce désir de vie, au point qu'il fait vibrer des échos chez nous aussi : nous ne demandons que le respect de la démocratie que nous possédons déjà, et un peu de renouvellement des cadres...
Notre émotion s'inquiète pour ces jeunes, si nombreux. Mais toute la géopolitique est en cause, et les destructions symboliques d'hypermarchés - français - nous rappellent que les intérêts économiques doivent bien veiller quelque part, en attendant la suite...

Dans ces pays arabo-musulmans, l'habitude est de voir des foules uniquement masculines ; à Tunis, les femmes participent, au Caire beaucoup moins - mais on les sait, on les sent là, aussi.

Le Caire, 26 janvier 2011

Enfin, si Internet permet la mondialisation des images, l'humour se mondialise aussi. À preuve ce commentaire :
下一个会是中国吗?
Will the next one be China?

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