dimanche 27 février 2011

une MAM disparaît...

... mais la disparition de MAM du gouvernement ne doit rien à Hitchock.

À supposer que son départ, après des semaines de harcèlement, soit pour elle une libération, son compagnon n'y participe pas : le Président n'a même pas accordé à Patrick Ollier de suivre sa femme comme il l'avait demandé. Solidarité dans les causes, solidarité dans l'effet ? eh bien non, il est obligé de rester secrétaire d'État malgré les voyages communs en avion !

Le remplacement de "Madame le ministre des Affaires étrangères" par un ministre au masculin, voilà qui évoque de vieux souvenirs. Alors premier ministre, Alain Juppé avait organisé à l'Assemblée nationale un débat (sans vote !) sur la (future) parité. Ses paroles d'alors, préconisant un "apprentissage" pour les femmes en politique, avaient marqué les esprits. Les relire aujourd'hui est assez savoureux, quand il promettait :

"ce qui pourrait être une « décennie de la parité ». Cette démarche clairement circonscrite dans le temps permettrait à cette génération de femmes dont notre vie politique a tant besoin d’apparaître aux niveaux municipal, régional et européen. Je suis convaincu qu’ayant fait à ces niveaux l’apprentissage de la vie politique, les femmes disposeraient de tous les atouts pour ensuite partir à l’assaut, avec succès, des scrutins uninominaux − parce que nous sommes attachés au scrutin uninominal dans certains cas, notamment législatifs −...
Mme Ségolène Royal. Et la proportionnelle ?
M. le Premier ministre. ... et occuper des fonctions exécutives."
(sic : archives de l'Assemblée, 11.3.97, p. 14 - Voilà comme un homme sait donner de bonnes idées aux femmes !)

Lors de cette deuxième séance du 11 mars 1997, Mme Alliot-Marie siégeait peut-être, comme députée (non : "député"). Elle sut ainsi qu'elle était sans doute en cours d'apprentissage avant d'espérer devenir la premièrE ministre de la Défense, de l'Intérieur, puis ... des Affaires étrangères. Le maître succéderait-il aujourd'hui à l'apprentie ? Cruel.
Précisons que ce débat historique n'eut pas de suite pour A.Juppé : son gouvernement prit fin avec la victoire de la gauche, provoquée par la dissolution de Chirac le 21 avril suivant...

Et les révolutions arabes, dans tout cela ?
Eh bien le gouvernement de la France va peut-être pouvoir en parler un peu, désormais.
Il serait temps de soutenir l'espoir de ces peuples courageux, luttant pour la démocratie. Il paraît que la communauté internationale ne peut commettre d'ingérence (ce n'est plus un droit ?).
Mais lorsque des gouvernements autoritaires demandaient de l'aide à la France pour garder l'ordre chez eux, était-ce si différent de ces Libyens de la rue, de cet ancien ministre de la justice, qui - face à nous sur nos petits écrans - appellent les démocraties à l'aide, en face d'un fou massacreur ?

Chez nous, cela s'appellerait "assistance à personnes en danger", non ? Plutôt que de menacer des tribunaux, quand il serait déjà trop tard. (Quelle assurance avons-nous que ce ne sont pas des chars, avions et armes achetés à la France qu'utilise Kadhafi pour faire couler le sang de son peuple ?)
Rester spectateurs et spectatrices, on peut y mettre tout son cœur, mais cela frise l'impuissance.

Pourra-t-on informer sur la démocratie souhaitée dans tous ces pays, sans sonner l'alarme contre une immigration qui nous menacerait aussitôt ? Plutôt que la peur, toujours (Bye, Hortefeux), de l'espoir !

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