lundi 11 juin 2012

parité politique, petites lettres, petits mecs

À quoi tient la parité en France : à la considération portée aux femmes, en particulier en politique. Elles ne sont décidément pas les bienvenues dans ce monde impitoyable.
Qu'elles se forment d'abord dans les municipalités, disait Juppé le 11 mars 1997 - ce qui ne lui avait tout de même pas réussi.

À gauche on a préféré faire des lois, puisque les mentalités des partis sont toujours à la traîne des citoyens. Et au PS : des textes, des statuts, des principes. Par exemple : lorsqu'un député sortant ne se représente pas, la candidature revient à une femme (bonne façon de réduire (très) progressivement, sans brutalité, la proportion d'hommes élus).

Exemple d'application de ce principe : le député-maire de La Rochelle, Maxime Bono, décide de ne pas se représenter. On doit donc réserver les candidatures à des femmes ; Ségolène Royal se présente, soutenue par le député sortant. SeulEs d'autres candidatEs peuvent se présenter aussi.

Qui fait appliquer les règles du PS dans une fédération du parti ? le Premier secrétaire fédéral - dans la mesure où la direction nationale arbitre au final, s'agissant d'une élection nationale (article 9.1.1).
Ces règles, tous les premiers fédéraux socialistes de France les connaissent et les appliquent. Sauf celui de Charente-Maritime, M. Falorni, qui trouve là une occasion de devenir un héros largement local, héraut de la démocratie contre le "stalinisme" !

Face à la présidente de sa Région (car le "parachutage" est assez limité), face à la première femme socialiste à avoir atteint le 2nd tour de la présidentielle, un petit apparatchik proclame devant les télés que son ancrage local prévaut pour siéger à l'Assemblée nationale. Le dissident prétendument de gauche renie tout principe de désistement républicain (qu'il a sans doute demandé à ses partenaires dans des élections locales précédentes), au lieu de se retirer derrière sa concurrente mieux placée ; il attend la victoire que pourraient malicieusement lui offrir les voix de droite.

Les femmes savent bien que dans tout réglement les articles les plus importants sont écrits en tout petits caractères ! Elles savent aussi que les petits caractères sont l'apanage des petits mecs.

Voilà aussi l'héritage de hiérarques socialistes engagé-e-s depuis des années dans le TSSR (Tout sauf Ségolène Royal). Ils ont encouragé les petits mecs ; les voilà maintenant obligés de supplier celui qui les nargue.



Ce que l'on fait à Ségolène Royal - et que ne lui a-t-on déjà fait ? -, on le fait à toutes les femmes, au quotidien.

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4 commentaires:

  1. Oui, c'est désolant.
    Mais elle est forte, elle s'en remettra !
    On a encore besoin d'elle à gauche...

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  2. Bravo pour l'analyse. Ce matin, sur Europe1, j'ai entendu que SR était arrogante et qu'elle avait décidé SEULE sans en reférer à quiconque de son parachutage. C'était Catherine Nay qui parlait. Je partage le lien.

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    1. analyse confirmée et développée par Renaud Dély le soir pour http://tempsreel.nouvelobs.com/legislatives-2012/20120611.OBS8238/legislatives-pourquoi-la-gauche-doit-sauver-segolene-royal.html
      Mais que ne l'ont-ils dit plus tôt ?

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