vendredi 15 juin 2012

parti pris pour une femme

Depuis le dernier billet sur les ambitions d'un apparatchik oublieux des règles de son cher parti, les commentaires se sont multipliés sur la rivalité à gauche en Charente-Maritime : expliquer la règle toute simple aurait dû être pourtant le premier devoir des journalistes et des socialistes. Depuis, la situation a dégénéré, à un point désespérant, à cause d'un petit cui-cui sorti d'un bureau de l'Élysée. Navrant !

Bravo à Isabelle, de Nouvelles.news, qui montre bien les conséquences de la misogynie en politique : les sondages annoncent qu'après avoir frôlé la présidence de la République, Ségolène Royal a perdu l'Assemblée nationale. Une femme présidente d'assemblée parlementaire, pour l'ONU ? nous sommes toujours dans le jaune.
Comment tirer une telle conclusion AVANT le vote ? Un sondage n'est pas une élection, et les variations de ce sondage sont très curieuses : les tout premiers étaient en sens inverse.

On est dans le déni total : "associations apolitiques": non.

"imposée de force dans la circonscription" : non. Il faudrait faire la liste de ceux qui ont été imposés de force par la direction PS à travers la France - y compris en violation de la règle d'une femme candidate quand le sortant ne se représente pas.

"le principe fondamental d"indépendance politique" : non. C'était bon du temps du MLF qui s'était tenu à l'écart du politique. Mais comment avoir des députées et sénatrices si elles ne font pas de choix politique ? Nous avons progressé depuis, et obtenu des lois de parité. Avec le soutien continu d'Antoinette Fouque, aussi bien que de Gisèle Halimi, et bien sûr Yvette Roudy.

"les féministes sont allés piano sur le soutien à la candidate": évidemment ! on a détourné au moment des primaires toutes celles et ceux qui avaient soutenu Royal en 2007 (quand elle était seulE candidatE parmi des hommes) au profit in fine d'une seule (quand elles étaient deux) : c'est cela qui devait être dénoncé. Qui l'avait remarqué ? Cela faisait peine de voir le nom de Françoise Héritier ainsi utilisé.

"personnalité controversée": non mais !... Des hommes politiques illustres sans personnalité, qui en connaît ? Alors qu'on évoque mollement quelques traits de caractère de l'un ou l'autre, ce qui importe c'est la vision politique, la fermeté de caractère. Ici, non. Dissimulé cette fois, soutenant un petit apparatchik qui renie son parti, aidé depuis l'ile de Ré, pôle du TSSR qui règne depuis 6 ans - on nargue celle qui avait réussi à atteindre le second tour de la présidentielle, qui avait alors obtenu 17 millions de voix.

"Je soutiens Ségolène Royal, c’est la candidate de mon parti, c’est une grande dirigeante politique" : ça, c'est beau ! pure langue de boa... (Tous les serpents sont de sortie, mais celui-là étouffe plutôt)
S'il y a des bureaux en concurrence à l'Élysée, ce n'est pas le règne du féminisme, hélas. Et la jalousie est-elle un critère politique ? navrant.

Les électeurs de Charente-Maritime ont encore le temps de réfléchir - et les femmes de droite ne devraient pas se laisser manipuler ! Ce qu'on fait à gauche, cela peut leur arriver un jour dans leur camp... si ce n'est déjà fait : la première victime (chronologique) des machoUMPistes est leur candidate !

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1 commentaire:

  1. Merci, comme d'hab, pour cet article et ses éclaircissements (si j'ose dire...), merci Fanchon !

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