mercredi 3 avril 2013

com-menteuse et corruption

Il  semble que le "coup de tonnerre" qui a explosé hier dans le ciel politique français va être suivi de deux éclairs ; ce sera la mise en lumière de maladies honteuses : la com-menteuse et la corruption.
François Hollande a été élu Président avec un slogan irréprochable après les quinquennats précédents : "la République exemplaire", "irréprochable". Et s'il a été élu c'est qu'il était sincère et crédible dans cette volonté, que personne n'a jamais mise en doute.

Mais s'il a réussi un parcours à part, il n'a pu empêcher le Parti socialiste de se laisser manœuvrer par la "com"munication : d'abord triomphante, elle se retrouve aujourd'hui dans son champ de ruines.
Un noyau minoritaire au sein du PS a émergé grâce à des professionnels de la communication ; échec pourtant dès 2006 quand le candidat DSK s'est retrouvé nettement battu dans des primaires à la présidentielle. Et ça n'est pas faute d'avoir envoyé ses troupes dès la première présentation des candidats, dans la seule région (Île-de-France) où il était implanté, juste pour huer la seule femme candidate.
Ségolène Royal s'est pourtant imposée dès le 1er tour, à 60 %.
Mais la manœuvre com-menteuse avait commencé son œuvre : il fallait discréditer l'image de cette femme - qui pourtant faisait revenir à gauche l'électorat des jeunes, des femmes, des ouvrier-e-s et employé-e-s. Si S. Royal est arrivée au 2nd tour de la présidentielle de 2007, avec un nombre record de voix à gauche, c'est aussi avec ces semelles de plomb qui ne l'ont plus lâchée.
Comme un déni de cette réalité, les communicants strauss-kahniens ont continué la construction souterraine de leur mythe : on sait maintenant, par des témoignages et essais politiques, que leur idole a plus subi leur influence que mené une stratégie. L'effondrement de mai 2011 a révélé la fragilité du candidat peut-être malgré-lui. Il était juste temps pour les primaires d'octobre 2011 : elles ont permis l'émergence de François Hollande, faisant oublier les vilaines manœuvres et les images dégradées.

Aujourd'hui la composition du gouvernement reflète ces souvenirs, et la chute du ministre Cahuzac est la sanction finale de la com-menteuse.

Pourtant on reste pantoise à entendre des UMP disserter sur le mensonge ; clamer "la faillite morale de la gauche" quand ils donnent la parole à des Balkany, Carignon, etc (la liste est longue).  Car leurs électeurs ont l'amabilité de réélire des condamnés.


Si le compte à Singapour de Jérôme Cahuzac laisse entrevoir des problèmes de corruption personnelle, d'autres affaires en cours se sont multipliées à droite, sans qu'on ait encore tout éclairci autour de Clearstream, Karachi, etc.
C'est en librairie qu'on trouve le fruit des enquêtes de journalistes, quand Mediapart et Le Canard enchaîné sont bien seuls dans la presse à aller au fond des dossiers. Titres évocateurs : La République des mallettes, L'Oligarchie des incapables...

Pendant ce temps on commence à voir de plus en plus de documentaires video, riches d'enquêtes passionnantes. En particulier sur les corruptions et mafias qui gangrènent la planète, sans épargner notre pays. Informations effrayantes, mais utiles aux citoyens ; guettons nos programmes TV, surtout sur LCP-PS, Arte, ou France TV par exemple.

Pas de démocratie sans information.

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1 commentaire:

  1. En moins de 24 heures, ces intuitions semblent se vérifier : on commence à désigner les erreurs de Stéphane Fouks, patron d'Havas Worldwide (ex-Euro RSCG), qui conseilla Jospin (jusqu'au 21 avril 2002), DSK, et maintenant Cahuzac pour sa stratégie de traitement de la crise...
    Beau tableau de chasse !

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