vendredi 23 mai 2014

l'élection la plus démocratique au monde

Ce vendredi était la 2e des journées de vote à travers l'Union européenne : après le jeudi qui a permis aux Britanniques et aux Néerlandais d'inaugurer la série de scrutins, les 370 millions de citoyen-ne-s de 28 pays auront choisi dimanche soir leurs 751 représentants au Parlement (élu au suffrage universel direct depuis 1979).
Assemblée exemplaire dans le monde, le Parlement européen est aussi celui qui compte plus de femmes que tous les parlements nationaux : un peu plus du tiers. Tout dépend évidemment du mode de scrutin, propre à chaque pays - en attendant le jour où les 28 pays constitueront une circonsciption unique, qui votera pour des listes transnationales, et non État par État. Sait-on ?

En attendant, la France est à la veille d'un scrutin original. Les lois de parité dans notre pays permettent déjà depuis 2004 d'approcher la parité, 6ème dans les plus paritaires.
Mais on a pu voir déjà que ce mode de scrutin est trop mal compris dans notre pays : les listes à la proportionnelle, élues à un seul tour, voilà ce qui n'a été choisi pour aucune autre élection en France.
De sorte qu'on n'en a pas tiré les conséquences : comment dégager une majorité dans ce Parlement ? Depuis l'origine il fonctionnait au consensus, et il était soumis à la fois au Conseil de l'Union (chefs d'États et de gouvernements) et la Commission européenne, exécutif de l'Union.
Depuis le traité de Lisbonne, le Parlement confirme par son vote le choix du président de la Commission par le Conseil. Il est donc naturel que les candidats au Parlement cherchent à organiser une majorité, qui s'imposera ensuite à la Commission ; pour la première fois nous voyons donc 5 personnalités postulant à la présidence de la Commission. Si une majorité se dégage nettement à droite, qui la représentera, de J-Claude Juncker ou Guy Verhofstadt ? Et à gauche, Martin Schulz ou Alexis Tsipras, ou l'écologiste Ska Keller ?
L'idée de majorité, donc d'orientation politique s'impose donc pour la première fois à la tête de l'Union européenne.
On se rappelle que le dernier président de gauche à la Commission européenne, Jacques Delors, a terminé son mandat en 1995 : depuuis cette date, c'est la droite qui a dominé et imposé toutes les décisions. Et si l'on changeait pour une alternance, naturelle en démocratie ?

En France, la parité étant établie, appliquée pour cette élection, l'enjeu est pour la gauche d'emporter cette victoire : dans la perspective d'une forte abstention redoutée, c'est voix par voix qu'il faut gagner la majorité.
Malheureusement, on voit les listes canddates se multiplier : dans une sorte de folie, la circonscription d'Île-de-France en propose 31 - ce qui désoriente encore plus l'électorat !
Parmi ces 31, on voit la dispersion programmée des voix, ce qui rendra encore plus difficile une majorité nette ; de nombreux suffrages, s'égarant sur des listes à moins de 5% de voix, seront perdues, ne donnant aucun siège. (Et pas question d'attendre le 2nd tour pour faire le choix...)

C'est donc avec stupeur que fanchon la parité a vu surgir des listes se présentant comme Féministes, et vraisemblablement à gauche (pour une Europe "solidaire"). Se prétendant héritières du mouvement féministe pour la parité, les initiatrices de ces listes proposent un projet pour les droits des femmes.
Du même coup, elles rompent avec la volonté d'égalité démocratique entre femmes et hommes : alors que les candidatures sont à égalité, alors qu'elles pouvaient toutes intégrer des listes politiques sur des programmes européens à travers l'Union - les voilà qui s'isolent du corps électoral !
Comment des militantes peuvent-elle rompre soudain avec un parcours dans un parti politique, où elles ont pu contribuer à élaborer un projet ?
Le mouvement des féministes pour l'égalité avait une pratique depuis au moins 15 ans : interroger les partis candidats sur leur projet, pour faire ressortir leurs objectifs quant aux droits des femmes. Chacun-e pouvait ensuite faire son choix de vote en toute clarté, en tout pluralisme.

Le 15 mai, un débat vient de permettre la confrontation entre cinq candidats.
Un média régional a établi de son côté un tableau comparatif des programmes.

fanchon est pour sa part fidèle à ses principes qu'elle ne renie pas : ayant contribué au programme du PS pour l'égalité femmes-hommes et pour les droits des femmes, il lui paraît logique de soutenir la liste de Pervenche Berès dans sa région, et donc Martin Schulz qui rassemble le PES/PSE à travers. Au moins son vote soutiendra un programme féministe à travers les 28 états, au côté d'autres féministes, pour faire aboutir une majorité de gauche..

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