Ségolène Royal lundi dernier à Achicourt a fait appel aux électrices :
J'ai besoin du vote des femmes». «Ce n'est pas un appel aux femmes contre les hommes . Je n'ai pas beaucoup mis ça en avant dans la campagne. Je ne voulais pas réduire l'élection présidentielle à ça.»
Mais : «J'essaie de montrer dans cette dernière ligne droite que c'est un atout : c'est la France qui ose.
Quand il y aura trois femmes au G8, ça changera d'allure, quand même : Merkel, Hillary Clinton et moi...»
Voilà qui réjouit bien Fanchon !
Cinq ans que lui reste sur le cœur la campagne ratée de Jospin...
Il était un Premier ministre de gauche dont le bilan a été injustement ignoré, face à la démagogie alors (mais comme d'habitude !) de Chirac. Les droits des femmes ont fait une avancée décisive grâce à lui : nombre croissant de députées socialistes, puis révision de la Constitution pour faire des lois électorales de la parité. (tout ce que la droite a fait régresser depuis)
Quand nous ramions en avril 2002 pour faire campagne, sur les marchés, seules les électrices relevaient le nez sur nos tracts, avec un sourire, lorsqu'on demandait : à qui doit-on la parité ? Et pourtant, dans les salles de meetings, dans la collection d'affiches du bilan Jospin, celle de la parité était systématiquement "oubliée" par nos petits camarades.
C'est vrai qu'en politique laisser sa place aux femmes, c'est difficile, surtout quand on approche du sommet : l'oxygène devient rare, et les femmes aussi...
Quand les Français auront affirmé, pour la première fois, qu'ils et elles ne voient pas de problème à élire une Présidente de la République, c'est toutes les femmes qui se sentiront mieux considérées. La démocratie et l'égalité auront fait un grand pas. Et la France dans le monde étonnera !
Bizarrement, les électrices se sentent gênées de soutenir une femme en tant que telle. Mais après tant de siècles d'inégalité, elles ont le droit de s'affirmer libres, comme le fait Ségolène Royal. Et - même sans considérer les droits qu'elles y gagneront enfin - elles sont tout de même 53 % du corps électoral : cela pourrait servir, pour une fois !
Pourquoi ne pas en profiter - un peu - pour espérer réduire l'écart constant des salaires, la précarité, la violence dont beaucoup d'entre elles sont victimes ?
"Je crois que je vais gagner. Le temps des femmes est venu pour remettre debout la maison France sur ses bonnes bases - famille, éducation, emploi, écologie - et pour construire l’ordre juste à la place des désordres injustes. Ce que je ressens profondément, c’est que les Français ne regretteront pas leur audace. Nous serons surpris de l’événement planétaire que constituera, au-delà de ma personne, l’élection d’une femme politique d’expérience à la présidence de la République française et de l’élan qui en résultera."
Tous, toutes, de l'audace ce dimanche !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire