Gouvernement: la parité non respectée, mais des places de choix pour les femmes
PARIS, 19 juin 2007 (AFP) - Avec les portefeuilles de l'Économie, de la Justice, et de l'Intérieur, le nouveau gouvernement Fillon renforce le rôle des femmes dans l'exécutif, mais n'assure pas encore, et de loin, la stricte parité hommes-femmes.
Sur les 33 membres du nouveau gouvernement, y compris le Premier ministre François Fillon, on compte un tiers de femmes, dont sept ont rang de ministre (sur 16 au total) et quatre de secrétaires d'Etat (sur 17).
Le précédent gouvernement Fillon, qui a duré un mois, comptait exactement la même proportion de femmes, sept sur vingt et un, en comptant le Premier ministre, mais toutes étaient ministres de plein exercice dans un gouvernement resserré de 15 ministres et 5 secrétaires d'Etat.
Le candidat Nicolas Sarkozy avait promis la parité au gouvernement, comme sa rivale socialiste Ségolène Royal, qui préférait cependant parler d'"équilibre dans la répartition des responsabilités".
Avec ce gouvernement Fillon 2 pourtant, les femmes ont fait un pas important vers une plus grande reconnaissance de leur rôle en politique.
Elles sont en effet en charge de trois porte-feuilles parmi les plus lourds: l'Economie, les Finances et l'Emploi pour Christine Lagarde, l'Intérieur à Michèle Alliot-Marie et la Justice à Rachida Dati.
"C'est un très grand progrès, parce que l'Economie et l'Intérieur n'avaient jamais été données à des femmes", rappelle à l'AFP la politologue Janine Mossuz-Lavau.
La France, dit-elle, se distingue désormais en Europe, où "les femmes occupent très peu de fonctions régaliennes, même dans les pays qui observent la parité".
Depuis la pionnière Simone Veil, ministre de la Santé de Jacques Chirac (1974-76), les femmes ont grignoté peu à peu des places au gouvernement, mais le plus souvent à des portefeuilles des affaires sociales ou familiales, et avec parfois des reculs importants dans le nombre de portefeuilles qui leur étaient confiés.
Edith Cresson fut la première à inaugurer des fonctions moins "féminines" avec l'agriculture (1981), puis Lionel Jospin, en 1997, a confié l'Emploi à Martine Aubry et la Justice à Elisabeth Guigou, dans un gouvernement jugé à l'époque très "féminin", approchant les 30% de femmes.
Le pourcentage de femmes a ensuite régressé, autour de 20%. En juin 2002, Jean-Pierre Raffarin envoie à la Défense pour la première fois une femme, Michèle Alliot-Marie, mais son gouvernement ne comprend que trois femmes sur 15 ministres de plein exercice.
Le gouvernement de Dominique de Villepin en 2005 n'en comptait plus que deux, sur les quinze ministres de plein exercice (et six sur 32 en comptant les ministres délégués).
Les femmes sont proportionnellement plus nombreuses au gouvernement qu'à l'Assemblée.
"Le "fait du prince" leur permet d'être présentes au Conseil des ministres plus aisément qu'au Palais-Bourbon", constate Mme Janine Mossuz-Lavau.
En effet, si la nouvelle Assemblée nationale compte 107 élues, contre 76 dans l'Assemblée sortante, portant le pourcentage de femmes à 18,5%, la France reste encore à la traîne au niveau mondial, même si elle a fait un bond de la 84ème à la 58ème place en terme de représentativité.
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