Faut-il arriver au 20 juillet pour voir refleurir un "marronnier" ?
Un article du Monde de ce soir, rédigé anonymement "avec AFP" en donne l'impression. Il pourrait avoir été rédigé il y a 10, 20, 30 ans. La première phrase donne le ton : "La famille, talon d'Achille de la carrière au féminin". Que vient faire ici le bouillant Achille, à moins qu'il ne soit sous sa tente, dans le camping des Pins avec ses copains, pendant que Mme Dupont-la-joie fait la salade niçoise ?...
On comprend l'absence de signature pour des commentaires éculés sur une "étude" pareille.
Le Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Cereq) a interrogé 16 000 jeunes, sept ans après leur entrée sur le marché du travail. Et, comme c'est bizarre, il y a des différences entre les hommes et les femmes !
Les réponses sont effectivement intéressantes : celles des jeunes femmes ressemblent beaucoup à ce que leurs aînées, sœurs ou mères, disaient il y a longtemps... Celles des jeunes hommes... pareil. (Si on leur posait les mêmes questions à l'époque)
On peut donc constater que les changements ne sont pas rapides - mais Mme Michu n'avait pas besoin de lire Le Monde pour le savoir. (Pardon, Mme Michu, si vous existez..)
Le progrès eût été de faire une analyse tenant compte des conditions politiques et sociales en 2007. Peut-être cela viendra-t-il, après une première dépêche rapide - traitée également par RTL (belge), Challenges, Les Échos.
On en saurait peut-être plus par l'étude elle-même, mais le site du Cereq est muet depuis dix jours, alors que l'étude sort aujourd'hui. (Cela fait grandir la curiosité)
Juste une autre étude qui mérite intérêt aussi : Young people from immigrant families are disadvantaged from recruitment onwards (Training & Employment, n° 73. March-April 2007.) À suivre.
Il faudrait retrouver l'enquête menée en 1999 par Béatrice MAJNONI D'INTIGNANO, alors membre du CAE (Conseil d'Analyse économique du Premier ministre) : Egalité entre femmes et hommes : aspects économiques. Édité par La Documentation française, rapport CAE n° 15.
Voilà un rapport qui n'était pas oiseux, mettant en relation l'activité professionnelle des femmes et son apport à toute l'activité économique du pays. C'était dépasser le stade individuel : l'investissement d'une société dans des services publics, facilitant les conditions de vie quotidienne, est d'un bon rapport, dans l'intérêt général ; et cela justifie une politique sociale intelligente. Et une politique d'égalité professionnelle.
En rester à un constat évidemment calamiteux, même si le constat est nécessaire, voilà qui ne mènera pas loin.
Fanchon va donc rejoindre Achille, et bouillir avec lui en attendant des compléments d'information.
Et, bien sûr il faut que des femmes économistes se fassent entendre.
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