jeudi 7 août 2008

sinistre, citoyens et ministres


Une énorme bourrasque aura suffi à confirmer ce que tout le monde savait : autour d'une population qui a souffert tout d'un coup, on voit très vite aussi monter la solidarité. La vraie, la chaleureuse, pas seulement un chèque en pensant à la déduction d'impôt en fin d'année (à supposer que ce soit la motivation habituelle des braves gens qui répondent généreusrment à ces appels, mais on en doute).

Une population pauvre, pas riche en tout cas. En 2004, pour un revenu national moyen par ménage de 15.027 € / an, il était de 10.138 € pour un foyer d'Hautmont. Les familles victimes et les gens qui sont venus proposer leur aide n'étaient pas partis en vacances. C'est la force de leurs bras qu'ils ont apportée avec seaux, pelles et balais, cherchant une tronçonneuse pour fouiller les décombres. De Fourmies sont venus déjà des quantités de matériel : et Fourmies, ce n'est pas le refuge des patrons d'hypermarchés.... Mais la frontière a été vite franchie par des Belges qui venaient au secours eux aussi.

Matériel, vêtements, tout ne pourra pas être fourni sur place, et l'État doit remplir son rôle. "Remplir", pour un montant de... 300.000 € ? on espère que c'est l'avant-goût d'une aide véritable, et non pas l'aide globale, mesurée à l'aune de la durée du séjour de MAM sur place... L'organisation des secours, le classement en "catastrophe naturelle", toutes ces décisions devaient se prendre à Matignon, ce jeudi.

L'hôtel de Matignon ? oui, le siège du gouvernement. Les services de l'État étaient représentés et font bien leur travail. Mais un gouvernement, ce sont des ministres : où sont-ils ? Pas à Matignon, pas au Mexique même (conférence sur le sida).

Certains ont préféré aller à Pékin, pour soutenir les droits de l'Homme.... (Dire qu'on était soulagé de penser qu'ils prenaient tous enfin 3 semaines de congés !) Mais pourquoi pas à Hautmont ? on n'a pas dû leur dire qu'il y a même du soleil là-bas, pas que des tornades tout le temps.

Et surtout, les habitants de Sambre-Avesnois sont des citoyens qui comptent sur le gouvernement de la France. Mais ils ne s'appellent pas Tapie ; sinon son ami Jean-Louis Borloo, premier adjoint de Valenciennes se souviendrait peut-être qu'il avait prôné comme ministre les maisons à 100 000 € ? Il y en aura plus de 1 000 à reconstruire à Hautmont, Maubeuge, Boussières-sur-Sambre, Neuf-Mesnil.

Pour tous ceux qui ont eu un coup de cœur pour les ch'tis, c'est le moment de faire un chèque, quand les élus locaux ont organisé la solidarité :


Et à l'occasion, allez vous promener dans l'Avesnois : pas par compassion. Parce que c'est beau, c'est vert et reposant.

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3 commentaires:

  1. c'est marrant ces élans de solidarité nationale quand la plupart des gens ne regardent même pas le voisin d'en face, sinistré si ça se trouve lui aussi.Moins visiblement .Surement.

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  2. l'élan auquel on assiste est local : c'est l'habitude chez les pauvres gens de donner à ceux qui ont encore moins qu'eux. Et ce bout du Nord est à 30 % de revenu de moins que la moyenne nationale ; pas du genre bling-bling. On dirait que Boutin, qui a fini par y aller, en a pris plein les mirettes : elle n'a pas beaucoup d'électeurs comme ça à Rambouillet !

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  3. C'est vrai les riches donnent l'aumône...les pauvres leur chemise
    Il y a une campagne nationale d'appele à la solidarité quand même..

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