Le réseau Demain la Parité réagit forcément à une information, une de plus, qu'on pourrait juger humiliante pour les femmes en général - si elle n'humiliait pas plutôt ceux/celles qui prennent de telles décisions...
2 femmes, 16 hommes.
La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Valérie Pécresse vient d'installer le comité de pilotage de l'élaboration de la stratégie nationale de recherche et d'innovation, qui devra répondre aux "défis sociétaux", aux "défis de la connaissance", aux défis "liés à la maîtrise de technologies-clefs" et aux "défis organisationnels permettant d'optimiser les interactions".
La ministre n'aurait donc trouvé que deux femmes capables, à ses yeux, de déchiffrer ce charabia administratif, donc d'identifier et de répondre aux questions posées.
Le Comité est composé de 2 parlementaires, 1 historienne, 1 sociologue, 2 économistes, 5 scientifiques et 7 représentants du monde industriel.
On nous répondra que ce comité de pilotage est présidé par une femme : Danièle Hervieu-Léger, présidente de l'EHESS, ce qui nous amène, nous les militantes de la parité, à nous poser la question suivante : est-ce que la présidente capitalise à elle seule l'expérience de 15 femmes ?
Et là, on ne peut que se réjouir d'avoir une femme aussi compétente.
On peut espérer que les scientifiques nommés à ce comité, et qui ont signé la pétition « Sauvons la recherche », n'oublieront pas que nos deux prix Nobel français 2008 (une femme, Françoise Barré-Sinoussi, et un homme Luc Montagnier) ont pu mener leurs travaux avec succès, ce prix Nobel « paritaire », reconnaissant la part de chacun d'eux dans une découverte capitale.
Madame la ministre, faut-il un Nobel chaque année pour vous démontrer que les femmes aussi, en France, sont compétentes dans la recherche ?
Colette Kreder,
membre fondatrice du réseau Demain la Parité
Qui pourrait prétendre qu'il n'y a pas de femmes dans la recherche ? Mais elles sont très peu dans la haute hiérachie et à la peine comme les hommes, surtout depuis 5 ans :
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Si les humilations n'existaient que du fait des "institutions", on aurait déjà fait de gros progrès...
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