lundi 6 octobre 2008

une Nobelle scientifique

Les associations de femmes scientifiques et ingénieures, ainsi que l'Affdu et Demain la Parité doivent être en fête ! L'annonce de la consécration d'une femme par le prix Nobel sera sans doute un fameux coup de pouce : il est si difficile de convaincre les jeunes filles de s'orienter vers les sciences !

Françoise Barré-Sinoussi était restée dans l'ombre du Pr. Luc Montagnier, bien connu pour la recherche sur le sida. Ils travaillaient ensemble* sur le virus HIV, à l'Institut Pasteur où la professeure de virologie a maintenant son laboratoire. Cette fois, on découvre son visage :

Elle est la première scientifique française à recevoir ce prix, depuis... la famille Curie en 1903, 1911 puis 1935. La première lauréate, Marie, n'avait alors que 37 puis 45 ans :
Irène (Joliot-Curie, fille de sa mère) lui avait succédé, avec un Nobel de chimie. Elles sont les 3 seules françaises à avoir reçu ce prix dans le domaine scientifique.
F. Barré-Slnoussi s'ajoute aux 33 femmes nobélisées entre 1901 et 2007 : dans le même temps, ils étaient ...700 hommes.

Mais paradoxalement on chercherait vainement une écrivaine française... Et pourtant, on les a poussées vers les lettres et elles ont écrit, Beauvoir et compagnie !

L'an dernier c'est Monique Combescure, physicienne et directrice de recherche au CNRS, qui a reçu le prix Irène Joliot-Curie justement, comme « Femme scientifique de l’année ». « Pour moi, ce prix valorise toutes les femmes de la recherche. Et que le jury ait choisi une matière “dure” devrait encourager mes congénères à y mener carrière… sans être arrivistes, mais pour aller au bout de ce qui leur tient à cœur. »

On sait bien que ces grandes découvertes sont toujours le travail d'équipes.
L'exemple de l'ADN a montré qu'un "découvreur" est toujours plus renommé qu'une "découvreuse". Ainsi le Nobel fut décerné à deux hommes en 1968, alors que la découverte de 1953 reposait sur les travaux de Rosalind Franklin ; mais elle mourut 5 ans plus tard, à 38 ans seulement, et ne fut même pas mentionnée par le comité Nobel.

En 2008, allez-y les filles ! les sciences, ça marche pour vous !


* pour le comité Nobel : "L'importance de leurs travaux doit être considérée dans le contexte de l'épidémie omniprésente dans le monde et qui affecte près de 1 % de la population". "Le succès de la thérapie rétrovirale a permis d'augmenter l'espérance de vie des personnes affectées par le VIH, espérance aujourd'hui semblable à celle des personnes saines."

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