mercredi 12 novembre 2008

féministe gentille

Toute autre actualité urgente attendra, aujourd'hui. Nous avons eu l'œil du Service des droits des femmes, toujours indispensable avant que la RGPP n'ait complètement sa peau. Il a pensé à signaler l'hommage rendu à Francine.
Pourquoi faire du style ? la brève notive est d'une sobriété parfaite qui sied bien à notre amie :


Décès de Francine Comte


Francine Comte est décédée le 7 novembre 2008. De nombreuses associations féministes lui rendent hommage aujourd’hui.
Francine Comte avait été l’une des fondatrices du Collectif national pour les droits des femmes (CNDF) en 1996. Elle en était ces dernières années l’une des trois porte-parole.
Ecrivaine, poète, peintre, mais surtout militante, Francine Compte, également connu sous le nom de Francine Ségeste, était la compagne de l'économiste et écologiste Alain Lipietz.
Elle avait, selon l’hommage que lui rend le CNDF, « une culture féministe affûtée, elle bouillonnait d'idées et savait parfaitement mettre par écrit le fruit de nos élaborations et de nos débats. Elle était sympa, douce, gentille, amicale et empathique. Elle était aussi capable d'abattre des montagnes de travail ».
Malgré sa maladie elle prenait encore toute sa place dans les activités militantes du CNDF.


Bravo et merci, amies du CNIDF : le mot gentille est si rarement utilisé. Il est si vrai, si riche.
De Francine Comte - souvent auprès de Maya -, Fanchon garde le souvenir de ces innombrables soirées passées rue Béranger, à l'UFCS, autour d'une grande table où nous nous pressions nombreuses.
Ce fut le Réseau Femmes et hommes pour la parité, qui aboutit d'abord à la modification de la Constitution en 1999 puis aux lois de parité en 2000. Ces heures aussi, passées dans les tribunes de l'Assemblée et du Sénat, où les parlementaires qui renâclaient, pouvaient voir toutes ces femmes (anonymes) - jusqu'à 2h ou 3h du matin, tenaces jusqu'à le fin des séances.
Ou bien encore, quand il fallait travailler un texte, et qu'on débarquait chez elle, en banlieue, croisant Alain sur le pas de la porte. Un vrai couple de militants, et ensemble chez Les Verts.

Quel meilleur hommage (femmage ?) rendre à Francine que d'appliquer les politiques pour lesquelles elle s'est battue ?
Et comment mieux saluer la militante qu'en allant prendre sa place dans la chaîne de solidarité ? Non pas la remplacer, mais lui succéder pour partager la charge.

Courage à la CADAC, et affectueuses pensées ainsi qu'à Alain, poignant dans ses mots d'amour.

Qui prétend qu'il n'y a plus de féministes ? prenons sa suite, soyons gentilles - et aimées si possible.

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8 commentaires:

  1. je e connaissais pas cette personne, mais nous n'allons pas laisser tomber.

    le problème c'est que gentil-le dans notre société ça veut dire naîf. quand on dit de quelqu'un "il est bien gentil" ça n'est jamais un compliment.il faut être "battant-e"

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  2. Et si nous considérions que "dans notre société" et "il faut" ne sont pas des normes éternelles ?
    S"'il faut être battante", c'est notre regard sur la société qui louche ; pour réussir "il faut" aussi être un homme - ça réussit nettement mieux.
    Il y a des femmes et il y a des hommes. Il y a des battants, et des non-battants.

    Il y a des gentils et des méchants ; ceux-là on est sûrs qu'ils existent, il faut donc reconnaître les gentils. (on obtient aussi beaucoup par la gentillesse, et c'est agréable à vivre)

    Ceci dit, Francine, qui a dû remplir l'église de Villejuif hier, était une battante. Elle a tenu six ans contre la maladie (et part un an juste après Micheline Galabert. Ça commence à faire !)
    Et elle était gentille. Ça ne gâte rien.

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  3. je ne la connaissais pas car je suis arrivée trop tard dans le monde féministe et je ne vais pas au CNDF mais j'ai lu sur elle, son grand courage, sa flamme militante, et l'amour que son compagnon lui a porté, aussi, maintenant on le lit, c'est une femme qui m'inspire.

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  4. je suis juste heureuse de te l'avoir fait rencontrer. (Et il n'y a pas de mal à être jeune...)

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  5. Pour moi ce sera zéro excuse d'âge... je ne connaissais pas. Fanchon grâce à toi je pars à la découverte. Hélas trop tard.

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  6. il n'y a pas lieu à hélas : Francine n'a jamais cherché la notoriété, et seule l'action commune a permis de la rencontrer. Et c'est l'action commune qui reste nécessaire, surtout aux nouvelles générations qui ne sentent pas forcément comme il faut toujours rester vigilantes !
    La relève est indispensable.

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  7. Merci pour ces mots sur Francine. Elle a guidé mes premiers pas en politique et nous avons été appelées à travailler toutes les deux ensemble. J'avais beaucoup d'affection pour elle.

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