images pieuses

Voici la fin d'année, Noël, la trêve des confiseurs. Mais qui parle encore de la "semaine de la bonté" en décembre ?
Ce sont donc les citoyens, des plus modestes au plus présidentiel qui saluent les mérites de leurs contemporains.

La femme de l'année, ce sont des Français (1002) qui la désignent par sondage. Et CSA qui l'annonce. Faisons son portrait-robot :

pour prétendre au couronnement de cette fin d'année, il fallait être "une femme de courage" (ex-otage ou épouse de tri-président ou ex-candidate socialiste arrivée au second tour), une prix Nobel, ou Simone Veil. Pas rien tout ça.
Et la barre était placée si haut que the winner is religieuse médiatique et centenaire. Ouf ! ce sera dur à égaler en 2009. Préparez-vous les filles !

Pendant ce temps, les mecs sont plus tranquilles. Le plus éminent d'entre eux, en France et encore un peu en Europe, devait lui aussi choisir. S'est-il inspiré du choix d'une femme ? comme sœur Emmanuelle vivait parmi les plus déshérités, notre président a cherché des hommes vivant dans les endroits les plus repoussants, qui sont la honte de notre pays pour tous les observateurs : nos prisons.

Qui choisir pour une grâce exceptionnelle, parmi 60 000 détenus ? Décision cornélienne, à l'Élysée.
Heureusement, en prisons comme partout, notre président a un réseau de relations personnelles. Il a donc porté son choix sur quelques détenus inconnus du public, et par hasard aussi sur un vieil ami (un autre "frère" ?) : tous les 27 avaient un "comportement exemplaire", car c'est le critère décisif pour une grâce individuelle.

Exemplaire non pas pour un ancien préfet de la République : des condamnations pour corruption, pour "trafic d'influence par personne dépositaire de l'autorité publique" (3 ans ferme), un prochain jugement pour "recel du produit de commerce illicite d'armes" - Fanchon n'encourage pas les petits garçons à entamer une carrière d'agent secret pour suivre cette voie.

Mais M. Marchiani, depuis six mois qu'il est détenu, a été parfait : rien à lui reprocher. On attendait de lui "une détermination hors du commun à suivre une formation professionnelle", "la preuve d'un courage ou d'une solidarité exemplaire" ou un geste pour "indemniser significativement" ses victimes (nous ? s'il s'agit d'argent public). Sans que personne n'ait signalé quelle réorientation professionnelle envisage ce haut fonctionnaire retraité...

Ce qui compte pour lui c'est que cette grâce "partielle", qui ne le libérera pas immédiatement, lui permettra d'espérer dans quelques semaines un aménagement ou une mesure conditionnelle. Bientôt la quille.
(Pendant ce temps un jeune couple prévenu de "terrorisme", sans casier judiciaire, reste incarcéré malgré toutes les demandes). Heureux homme, élu pour des mérites tous simples.

On exige toujours plus des femmes.
Merci Rosa Luxembourg pour : "Les femmes qui veulent être les égales des hommes manquent sérieusement d'ambition."

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