samedi 11 juillet 2009

de la First Lady aux PUCE

Débat clos ce vendredi soir après chronométrage serré, à l'Assemblée nationale. Le sujet nous concerne tous, puisque le projet de loi est cette fameuse possibilité d'acheter le dimanche.

Donc de vendre aussi le dimanche. Une sucette bio à tous ceux qui ont compris où était le débat, qui va maintenant se poursuivre au Sénat. Car toutes les nuances sont dans le tourisme, grande justification à cette folie de vendre plus pour gagner... plus ? Il y a des communes "d'intérêt touristique", et maintenant des PUCE (périmètres d'usage de consommation exceptionnel)... Grattons-nous pour comprendre !

Si les mères de famille ne sont pas particulièrement attirées par le travail dominical, il y a de nombreux domaines où elles n'ont pas le choix : hôpitaux, transport, information, elles sont dans tous les secteurs qui ne s'arrêtent pas le dimanche, principalement d'intérêt général.
Pour le commerce, un statu quo avait été trouvé depuis longtemps ; mais bien sûr, il fallait que l'agitation ambiante du libéraisme fou gagne aussi ce terrain-là.

Les grandes surfaces proposaient à leurs personnels "volontaires" quelques avantages de compensation. Bien sûr il y avait toujours des jeunes, sans charge de famille, pour apprécier ce salaire augmenté, de quelques heures par semaine. Quant aux autres salarié-e-s qui seraient bien restés auprès de leurs enfants, on parie qu'avec un horaire et des salaires dignes dans la semaine, ils n'auraient pas cherché quelques heures de plus.

Une fois que toutes les heures sont payées de la même façon, qui aura gagné ? sûrement pas les personnels. Sûrement pas les petits commerces en ville, qui auront à subir une concurrence encore plus dure. Et nullement les consommateurs, dont on n'augmente pas le pouvoir d'achat pour qu'ils puissent acheter plus, le dimanche.
Mais bizarrement, il n'y a plus de sondages pour prouver que les citoyens consultés veulent pouvoir acheter tous les jours : ont-ils enfin compris qu'on les amène ainsi au travail tous les jours ?

Que sort-il de ce sac de nœud ? une raison ébouriffante : c'est la faute à Michelle Obama ! Si, si, notre hyperPrésident l'a dit, et dans un grand spectacle à La Défense :


D'abord "pourquoi nous sommes le seul pays où, à Paris, c'est fermé ?" ... fanchon risquerait bien que, peut-être, euh, nous sommes le seul pays où il y a Paris, tout simplement. (mais elle n'a rien dû comprendre !)

Franchement, s'indigner que "Mme Obama et ses filles" aient dû téléphoner pour qu'on leur ouvre exceptionnellement le dimanche un magasin fermé, est-ce que ça n'est pas nous prendre pour des billes ?!
Supposons que l'épouse du Président des États-Unis ait eu envie de faire des emplettes, n'importe quel jour de la semaine, aux heures d'ouverture, que serait-il arrivé ?
La boutique, les boutiques, le grand magasin choisis, auraient été FERMÉS illico, on aurait prié les client-e-s de sortir, et établi un périmètre de sécurité. Et ce serait normal. Cela s'est toujours fait ainsi, sauf qu'il y a moins de gêne à rouvrir un magasin fermé que l'inverse.

Mais voilà, cela justifie les PUCE ! pardon, Michelle, pour la grossièreté de celui qui vous utilise comme alibie. Car il n'a pas manqué, en plus, de signaler que ce sont toujours des femmes qui ont des envies intempestives de faire des courses en ville (il a même oublié votre mère, qui était du voyage).

Et merci à vous d'avoir quand même apprécié Paris. (mais vous auriez pu emporter NS à Washington, au fond d'un de vos sacs ? ça nous aurait arrangés..)

-------

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire